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mercredi, mai 14, 2025
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Impacts économiques du Covid-19 : Vers une inflation galopante et une dépréciation accentuée de l’Ariary

Le niveau général des prix connaîtra une forte hausse pour cette année, selon les nouvelles prévisions, suite à la crise du Covid-19.

La récession économique est inévitable suite à la pandémie du Covid-19, selon la Banque Mondiale. Madagascar a déjà révisé à la baisse, sa prévision de croissance et s’attend à une inflation plus forte. La valeur de la monnaie nationale ne restera pas intacte.

La politique de relance économique prévue par le Gouvernement ne permettra pas d’absorber les chocs engendrés par la crise de la pandémie de Covid-19. La révision des prévisions faite par le ministère de l’Economie et des Finances affiche déjà un recul, par rapport à ce qui a été prévu dans la loi de finances initiale. En effet, ce département a noté, que les impacts du Covid-19 causeront une baisse de la croissance pour cette année, qui sera désormais à un taux de 1,5% si la prévision initiale était de 5,5%. Les impacts négatifs de la crise sanitaire se répercutent également sur le niveau général des prix. Le taux d’inflation révisé est à 7,2%, contre une prévision initiale de 6,2%. Au mois de mars 2020, les statistiques indiquent un taux d’inflation de 4,2% en glissement annuel. Il faut croire que la variation de cet indicateur sera plus accentuée, après la fin des mesures de confinement, dont la date reste incertaine.

Relance timide. Si telles sont les prévisions officielles, qui confirment la récession prédite par les économistes de la Banque Mondiale, la politique de relance économique de Madagascar demeure assez timide, bien que le président Andry Rajoelina ait évoqué des transformations positives, que l’on pourrait tirer de la crise sanitaire mondiale. En effet, l’Etat opte pour une politique conjoncturelle très prudente, malgré ses grandes ambitions. Au niveau de la politique monétaire, on peut observer un statu quo. Le taux directeur, le taux des facilités des dépôts, ainsi que le taux des facilités de prêt marginal sont restés à leurs niveaux d’avant-crise. Cependant, des mesures ont été prises pour améliorer les conditions de financement des MPME (Micros Petites et Moyennes Entreprises), grâce à l’injection de liquidité à taux fixe par la Banque Centrale (BFM). D’après les explications, cette liquidité sera mise à disposition des banques primaires privées à un taux fixe de 5,4% pour une maturité pouvant aller jusqu’à trois ans. C’est par la suite que ces banques primaires peuvent sélectionner les MPME jugées solvables pour des crédits à taux d’intérêt bonifié environnant les 9%. Il est clair que ce sont les banques privées qui y gagnent en premier. A ces mesures s’ajoutent les reports d’échéances favorisés par le système de réserve obligatoire. Certes, ces mesures peuvent aider les MPME à survivre, mais ne leur permettent pas d’investir davantage pour intensifier leurs activités à la sortie de crise. Au niveau de la politique fiscale, les MPME parlent de bombe à retardement. A plusieurs reprises, l’Etat a reporté l’échéance d’acquittement des charges fiscales, mais jusqu’ici, aucune mesure d’incitation sous forme d’allègement ou d’exonération n’a été décidée. Cela pourrait s’expliquer par la baisse prévue des recettes fiscales de l’ordre de -28,94%, par rapport à la prévision initiale, ce qui représente plus de 2036,8 milliards d’Ariary de manque à gagner pour l’Etat, une somme qui ne pourra pas être compensée par le budget prévu dans le Plan de mitigation.

Rebond difficile. La monnaie nationale est également menacée par la crise du Covid-19. Notons que Madagascar a bénéficié de financement d’une valeur totale de 444 millions USD, pour faire face à cette crise. Pour les économistes, la manière d’utiliser ce fonds impactera l’inflation et le taux de change. En effet, si l’Etat injecte une bonne partie de ce fonds sous forme de transfert en espèce à la population bénéficiaire, cela conduirait simplement à une augmentation de la monnaie en circulation, favorable à l’inflation. Il faut noter que le niveau de consommation sera le premier à revenir à la normale, dès la fin des mesures de confinement. Ce qui conduit naturellement à un risque d’inflation importée, face à la crise ayant une dimension mondiale. Face à cette situation, les économistes préconisent la sécurisation du marché des changes, en favorisant d’un côté les exportations, et de l’autre, les importations de biens d’équipements dédiés à la production, afin d’éviter une forte perte de changes et une inflation galopante. Bref, les conditions sont multiples pour que Madagascar puisse rebondir à la suite de la crise du Covid-19, et reprendre la voie vers l’émergence.

Antsa R.

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