L’ancien locataire de Mahazoarivo, Jean Omer Beriziky, se démarque des autres leaders du mouvement « Mitsangàna ry Malagasy » (MRM). En effet, d’après l’ancien premier ministre, il faut mettre en place l’Etat de droit. « Nous avons décidé de nous allier pour la cause de Madagascar qui est le pays de tous les Malgaches », a-t-il affirmé. Avant de continuer que « rien ne va plus dans le pays. C’est pour cela que nous nous engageons à défendre la vérité et d’instaurer l’Etat de droit ».
Contradiction. Omer Beriziky, connu pour son attitude pacifiste, ferait-il volteface par rapport à la recommandation du MRM ? En effet, le « miala ialahy » réitéré par ces révolutionnaires de 2009 ne va pas de pair avec l’Etat de droit soulevé par l’ancien premier ministre. Faut-il rappeler que le concept d’Etat de droit, bien que ce soit théorique, protège les institutions de la république, le choix démocratique mais également les droits humains ? Madagascar vient de sortir d’une crise politique de cinq ans qui continue à impacter sur le développement. Près de deux années après l’investiture de Hery Rajaonarimampianina, quelques institutions ne sont toujours pas mises sur pied telles que la Haute Cour de Justice. Il est vrai que, nonobstant les irrégularités des élections de 2013, le verdict des urnes a fait que ce soit le candidat numéro 3 qui sorte vainqueur des présidentielles. La démocratie veut que le choix du peuple soit respecté. De ce fait, comment Omer Beriziky ose-t-il dire qu’après (peut-être) le renversement de l’actuel chef de l’Etat, lui et consorts vont instaurer l’Etat de droit ? Encore faut-il rappeler que les membres du MRM font partie de ceux qui ont évincé illégalement Ravalomanana du pouvoir en 2009 sans être punis pour leurs actes ? D’ailleurs il poursuit que « cet Etat de droit abolira la culture de l’impunité ». A considérer ses dires au pied de la lettre, tous les dirigeants depuis la première république jusqu’à l’actuelle devront faire l’objet d’enquêtes et de poursuites si des infractions ont été commises par eux. En tout cas, le MRM tente de représenter, une fois de plus, le « vahoaka » bien qu’ils n’aient reçu aucun mandat pour le faire.
Aina Bovel