Les scandales de détournements de fonds publics défraient en continu la chronique. A croire que la pratique est devenue courante, un sport national en quelque sorte. Un tel est devenu riche en un rien de temps, sa famille et lui pavanent partout exhibant voitures de luxes frôlant allègrement le milliard de FMG, parlent de leurs superbes villas et font des voyages aux pays des mille et une nuits. Le comble est que ces apparats de sources illicites sont montrés sans aucune inquiétude, sans souci des « qu’en dira-t-on », au contraire son orgueil d’avoir réussi est vanté, la jalousie laisse la place à l’envie chez de nombreuses personnes ne se demandant même pas le rapport entre ses revenus déclarés et ses avoirs. « Il a réussi un joli coup » dit-on.
Cet exemple n’est pas imaginaire ni isolé et l’on se demande pour peu qu’on ait l’esprit de discernement entre la norme et ce qui ne l’est pas : « Est-ce qu’on ne craint plus les conséquences éventuelles des délits, se croirait-on indéfiniment intouchable ou bien être suffisamment protégé au point de jouir d’une impunité. » Le « Tsy maty manotà » (n’est point punissable) avantage accordé autrefois à certaines castes par les dignitaires du pays semble avoir encore cours pour certaines personnes. Mais cette absence de « la peur du gendarme » trouve peut-être sa source d’abord par l’exemple des « gens d’en haut » Combien de fois ne parle –t-on de personnalités qui après des délits constatés échappent à la loi et sont retrouvées libres au-delà des mers et l’on se demande comment elles ont fait pour passer entre les mailles de la justice. Puis Quand bien même, si elles se font arrêtées elles ne croupissent pas longtemps en prison et pendant leurs séjours, on raconte qu’à l’intérieur des établissements pénitentiaires certains vivent « la Dolce Vita » moyennant contrepartie financière évidemment.
«L’absence de vérité et de justice sont deux causes centrales à l’origine du climat d’impunité» à méditer.
Aux dernières nouvelles, la presse fait état de l’arrestation d’agents et de cadres de la Jirama pour détournement de deniers publics, de faux et usage de faux. Eux aussi ont dû penser que l’impunité, tout le monde peut en bénéficier
M.Ranarivao