Dans cette affaire qui met face-à-face une société sud-coréenne et un établissement financier de la place, la justice ne joue pas forcément son rôle. En effet, devant l’incarcération jugée injustifiée d’un agent d’une banque locale, la communauté des établissements financiers entend se mobiliser à travers l’organisation d’une pétition pour dénoncer le traitement abusif de cet agent. Et ce, suite à une plainte de la société sud-coréenne pourtant connue, elle-même, pour des pratiques peu compatibles avec le monde des affaires.
Dans le milieu des affaires d’ailleurs, cette société sud-coréenne, dont le chiffre d’affaires s’élève à 150 millions USD, traîne derrière elle de nombreux litiges avec des sociétés partenaires. Au Sri Lanka, par exemple, dans un projet de construction d’un complexe hôtelier de luxe, elle n’a pas pu honorer ses obligations et son partenaire, The Capital Maharaja Organisation Ltd, a dû porter plainte et demander 40 millions USD de dommages et intérêts. En Algérie, elle était également défaillante dans un contrat de réalisation d’infrastructures urbaines d’un montant de 500 millions USD. A Madagascar, la société sud-coréenne en question a sous-traité avec Ambatovy lors de la construction de l’usine de Toamasina, mais là encore, les anomalies étaient telles, dans l’exécution des travaux, que Dynatech avait dû corriger les erreurs à coup de plusieurs dizaines de millions d’USD.
Des cas multiples qui font dire aux observateurs du milieu des affaires et financier international que ladite société sud-coréenne a tendance à se faire de l’argent facilement et avec des pratiques condamnables, notamment en Afrique. Et ce qui est d’autant plus dommage, dans cette affaire, c’est que la justice cautionne visiblement cette société sud-coréenne dans ses mauvaises pratiques. Une justice à deux vitesses qui fait malheureusement des victimes innocentes, comme cet agent d’une banque locale qui continue de croupir en prison, alors que tous les éléments du dossier amènent à conclure qu’il n’est pas du tout fautif.
R.Edmond