Les Comores, Madagascar, l’île Maurice, La Réunion, et même les Seychelles partagent un point de jonction historique. Les historiens avancent que l’occupation de ces deux premières nations est issue d’un peuplement ancien. Comptoirs commerciaux des Arabes entre les IX et XIIe siècles après JC, les Comores n’entretiennent pas seulement une relation économique avec ceux du Moyen-Orient, l’archipel a naturellement absorbé la culture arabo-musulmane.
De son côté, avec ses archéologues et historiens, La Grande Île a pu dater l’effectivité de ses premiers occupants vers le Ve siècle après JC. Les érudits malgaches, jusqu’ici, se sont mis d’accord sur les résultats. Cependant, les jeunes chercheurs continuent de creuser afin d’identifier l’exactitude de la période. Ainsi, suite à des travaux approfondis, les scientifiques affirment que les aïeux malgaches étaient bel et bien présents sur l’île depuis 1 000 ans avant JC. Les recherches se poursuivent encore…
Entre le XVIIe et le XIXe siècle, la traite négrière était la source de revenus des pays du Sud-Ouest de l’Océan Indien. La Grande Île s’y met par le biais du royaume sakalava. Jacques Lombard, dans son œuvre « La Royauté Sakalava, Formation, et effondrement du XVIIe au XXe siècle : essai d’analyse d’un système politique », relate que la traite négrière était l’un des piliers de l’économie du Boeny, un royaume situé sur la côte occidentale du pays. En effet, les Antalaotra sont réputés pour ce genre d’activité. Issu de la bourgeoisie, ce groupe humain entretient une relation commerciale avec les Européens, à savoir les Hollandais, les Portugais ou encore les Français. C’est à partir de cette époque que les esclaves, venant de la côte orientale de l’Afrique, débarquent à Madagascar, dont la plupart sera déportée aux îles voisines comme La Réunion et l’Île Maurice. Ainsi, les esclaves et les colons français cohabitent dans ces localités. L’histoire de l’esclavage suscite de nos jours une réflexion accrue. Un lourd héritage pour ces terres d’accueil. De ce fait, elle génère souvent un sentiment de rejet voire un effet psychologique sur les habitants. De plus, les récits sont mal racontés, ce qui implique une forte hostilité vis-à-vis du pays qui a auparavant connu la prospérité à travers la traite des esclaves. Ce souvenir est tumultueux, malgré la volonté de s’unir. En effet, l’indianocéanie, ce terme initié en 2016 lors du concours de la littérature rassemblant les îles situées dans la région, affirme ce désir de se rapprocher. Les artistes, de leur part, collaborent pour montrer l’exemple. Malencontreusement, la stigmatisation se manifeste dans la société. Il faut tout de même souligner que le devoir de la commission de l’Océan Indien, quoiqu’elle prône l’unité des peuples des États membres, ne s’y engage pas directement. Il semble à l’écart des problèmes socio culturels, qui pourtant incarnent l’indianocéanie, ne concernent pas cette grande institution. La diversité est une richesse inestimable. L’île Maurice en est un exemple concret. D’ailleurs son drapeau multicolore reflète le multiculturalisme. Par contre, cette union n’inspire guère les élites.
Iss Heridiny