
L’IPC note et classe les pays/ territoires en fonction du degré de corruption présent dans le secteur public d’un pays tel qu’il est perçu par les experts et les chefs d’entreprises.
La cérémonie officielle de présentation de l’indice de perception de la corruption (IPC) 2020 s’est tenue, hier, au restaurant Le Pavé, à Antaninarenina. Placée sous la houlette de Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM). Portant notamment sur les niveaux de corruption perçue dans le secteur public pour 180 pays dans le monde dont Madagascar. Les données ont été collectées en 2019. Le score de l’IPC pour Madagascar est de 25 sur 100, note équivalente à 2,5/10. Soit 149e rang sur 180 pays. Il est au même rang que Cameroun, Guatemala, Iran, Liban, Mozambique, Nigeria et Tajikistan, dépassé par la République Centrafricaine, Bangladesh et Ouzbékistan mais devance Honduras et Zimbabwe. Si l’on se réfère au score de la Grande île sur l’IPC de 2012 à 2020, en 2012 le pays a obtenu le plus bon score avec 32 sur 100, 28 en 2013, 2014 et 2015, 26 en 2016, 24 en 2017, 25 en 2018 pour en revenir à 24 en 2019 et gagner un point en 2020 soit 25 points. En marge de cette présentation de l’IPC, Ketakandriana Rafitoson, une des dirigeantes de TI-IM, les secteurs les plus touchés par la corruption sont notamment les Collectivités territoriales décentralisées, la gendarmerie, la police, le secteur minier, la justice, l’éducation nationale et l’environnement.
Recommandations. Les questions de fond posées par Transparency International Initiative Madagascar sont, entre autres: La volonté du régime de lutter contre la corruption a-t-elle été concrétisée ? Les arrestations et poursuites d’auteurs de corruption ont-elles été faites de façon sincère sans motivations politiques ? Le système anti-corruption a-t-il été correctement appuyé et soutenu pour réaliser ses missions ? Les citoyens ont-ils réellement été encouragés à lancer des alertes et à dénoncer les cas de corruption ? TI-IM estime ainsi que les réponses à ces questions dépendent en partie du score à l’IPC en 2021. Parmi les recommandations de TI-IM, citons entre autres: renforcer les organes de contrôle, assurer la transparence des contrats et des marchés publics, assurer l’accès des citoyens à l’information publique, protéger les lanceurs d’alerte et accélérer la digitalisation de l’administration. A voir cette liste, c’est un travail de longue haleine pour les tenants du pouvoir.
Dominique R.