Un grave danger. L’industrie de la peinture peut provoquer des maladies et des pertes économiques.
Selon les résultats d’une analyse sur la teneur en plomb dans les peintures à Madagascar, 61% des peintures soumises au test ont une teneur en plomb de 10.000 ppm (concentration en particules par million) ; soit 100 fois plus que la teneur réglementaire fixée à 90 ppm.
Étude
La décision de lutter contre ce fléau a été prise en juin 2021, où une équipe du ministère de l’Environnement et du Développement Durable, du ministère de la Santé publique et du Centre National de la Recherche sur l’Environnement (CRE), en partenariat avec le Lead Exposure Elimination Project (LEEP) a mené une étude sur la teneur en plomb des peintures à base de solvants à usage domestique à Madagascar. 59 pots ont été achetés dans des magasins à Antananarivo sur les 20 principales marques produites par 20 fabricants. Les peintures ont ensuite été analysées par un laboratoire accrédité aux Etats-Unis avec ce résultat plutôt alarmant de haute teneur en plomb pour la majorité des peintures produites à Madagascar. D’où cette décision de la mise en place d’une norme qui sera, à terme, obligatoire. Une initiative qui arrive à point nommé si l’on tient compte du danger que représentent les peintures à plomb. Selon les estimations de l’UNICEF, un enfant sur trois à Madagascar soit 4.850 000 sont atteints de saturnisme une intoxication aiguë ou chronique par le plomb. Il s’agit d’un empoisonnement dû à l’exposition au plomb contenu dans les peintures et qui crée des effets négatifs sur la santé notamment l’anémie, les retards de croissance, l’hypertension, et les maladies cardiovasculaires. L’empoisonnement au plomb a surtout un impact sur le développement du cerveau des enfants, se traduisant notamment par une intelligence réduite, un niveau d’éducation plus faible et des revenus réduits.
Étape importante.
L’atelier de vulgarisation de la norme malgache NMG 21 qui s’est tenue, hier au Radisson Blu Ambodivona est une étape importante pour ce processus de normalisation des peintures. L’objectif est de fixer à 90 ppm, la teneur en plomb. L’atelier qui a également vu la participation du Bureau des Normes à Madagascar (BNM) était l’occasion pour les parties prenantes, dirigées par le MEDD de déterminer les projets d’action pour rendre effective cette norme, pour ne citer, entre autres, que la conscientisation des producteurs. À terme, des dispositions réglementaires seront prises pour donner à cette norme un caractère obligatoire.
R.Edmond