
« Il n’y a pas d’industries du cinéma à Madagascar mais uniquement un marché de films », selon Lova Randriambololonirina, secrétaire général du Cabinet Profiler. Aucune structure bien définie ne régit le cinéma malgache, à commencer par la professionnalisation du métier dont l’emploi de cartes professionnelles. Il n’existe aucune école de cinéma ni de loi ou de politique nationale sur le cinéma non plus à ce jour, selon ses explications. De plus, les producteurs de films malgaches n’ont pour la plupart jamais diffusé leur film dans une salle de cinéma malgache alors qu’ils sont censés produire du « cinéma ». Ceci est dû au nombre insuffisant et au coût très élevé des salles de cinéma locales entre autres. Aussi préfèrent-ils passer directement de la production à la distribution en DVD de leur produit. La distribution est également fragile puisque selon une enquête menée par le Cabinet Profiler, les films originaux sont piratés, 90 minutes à peine après leur arrivée sur le marché. Par ailleurs, l’archivage des films produits n’est pas automatique non plus à Madagascar. Il n’est pas rare de ce fait que des films produits il y a quelques années soient complètement introuvables. Mais la pandémie a également apporté son lot de difficultés aux producteurs de cinéma malgache. Si 15 films sont produits chaque année en moyenne avant l’arrivée du Coronavirus à Madagascar, seuls 4 ou 5 films sortent chaque année depuis, toujours selon Lova Randriambololonirina. Face à toutes ces difficultés, le Cabinet Profiler, conscient de l’urgence de la professionnalisation de ce secteur, souhaiterait apporter son appui au monde du cinéma malgache, en sachant que beaucoup reste encore à faire. Ce cabinet a donc élaboré MasterCiné, un programme de formation destiné à préparer les jeunes aux métiers de l’image et à la culture cinématographique, suivant les normes mais aussi à l’entrepreneuriat culturel puisque l’industrie du cinéma ne concerne pas uniquement la production de films. La première vague de formation commencera le 21 mars prochain.
Hanitra Andria