Toutes les parties prenantes reconnaissent que l’industrialisation contribue à la réduction de la pauvreté et au développement du pays.
Le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM) est partie prenante avec le ministère de l’Industrie, l’ONUDI et la fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) à l’élaboration d’une nouvelle loi pour développer le secteur industriel, suite aux réunions à plusieurs reprises avec les opérateurs du secteur. Un projet de loi ayant été déjà concocté par ces acteurs concernés, a été présenté lors de la célébration de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique qui s’est tenue hier à l’hôtel Carlton. « C’est une grande première dans le pays. Et cette première version de ce projet de loi qui se veut être inclusif et participatif constitue un instrument indispensable à la mise œuvre de la politique industrielle adoptée l’an dernier », a expliqué Rivo Rakotovao, le ministre d’Etat en charge des Projets présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement lors de cette cérémonie.
Moteur de développement. Notons que l’objectif de cette politique industrielle consiste à transformer la structure de l’économie et augmenter significativement le poids de l’industrie dans le Produit Intérieur Brut (PIB) national à plus de 25 % contre 15 à 17 % actuellement. Le renforcement de la compétitivité des industries locales n’est pas en reste pour faire face à la concurrence tant sur le marché local qu’international. En fait, « le processus d’industrialisation n’est pas achevé en Afrique malgré sa croissance économique formidable au cours des dernières années. Le tissu industriel n’est pas encore renforcé. On constate plutôt une croissance inéquitable, souvent sans-emploi et basée sur une dépendance envers le secteur extractif, qui rappelons-le, est en ce moment en crise. Cependant, l’industrie est déterminante car c’est le moteur du développement », a évoqué Marcus Schneider, le Représentant Résident de Friedrich Ebert Stiftung à Madagascar.
Coopération sincère. Par ailleurs, il a également soulevé que le développement signifie industrialisation qui crée des emplois, permet à la population de sortir de la pauvreté et d’avoir une base imposable pour l’Etat. « Sans l’industrialisation, les pays pauvres resteront marginalisés. Et ce n’est pas un processus qui dure des siècles vu la réussite de la Chine, de l’Indonésie, de Singapour et de l’Ethiopie. Le succès de cette vision dépend de tous. La stabilité politique et l’esprit de coopération sincère entre l’Etat et le secteur privé s’imposent, pour ce faire », a-t-il enchaîné. Il faut savoir que le SIM a manifesté sa volonté de contribuer au développement industriel. « L’adoption de cette nouvelle loi constitue déjà une étape. Ce qui nous permettra d’éviter les importations sauvages des produits hors normes qui peuvent être nuisibles à la santé publique car l’étiquette n’est même pas apposée sur l’emballage et qui peuvent concurrencer d’une manière déloyale les produits fabriqués par les industriels locaux », a souligné Fredy Rajaonera, le président du SIM. En outre, il a rajouté : « le dialogue entre l’Etat et le Secteur privé est important mais nous souhaitons que des mesures d’accompagnement plus concrètes soient mises en place par l’Etat cette année pour assurer un développement industriel».
Navalona R.