
La réforme sur le Code minier et le Code pétrolier est nécessaire, mais doit se faire dans un délai raisonnable, selon le président du Conseil d’Administration de l’EITI (Initiative pour la transparence des industries extractives) actuellement en mission à Madagascar.
Un atelier sur la transparence dans le secteur des industries extractives s’est tenu hier à l’Hôtel Ibis Ankorondrano. Cette transparence s’impose aujourd’hui que la Grande Ile est sortie de la crise, et compte beaucoup sur le secteur des ressources minières et pétrolières, dans le cadre de la relance économique. « L’EITI est présente dans 50 pays. Ses actions concernent la transparence dans l’exploitation de pétrole et de mines. Auparavant, les informations concernant ces secteurs d’activités étaient classées secrètes, dans divers pays. Ce qui favorisait la corruption et le manque de confiance entre les peuples et les dirigeants. C’est pour solutionner ces problèmes que la démarche EITI a été lancée », explique la présidente internationale de l’EITI, Claire Short, lors de l’atelier d’hier. En effet, Madagascar était déjà membre de l’EITI en 2008, mais a été suspendu suite à la crise de 2009. « Le pays a poursuivi ses efforts pour la transparence malgré les pressions et les contraintes extérieures. Aujourd’hui, la suspension est levée. Néanmoins, les efforts se poursuivent », a noté le secrétaire général de l’EITI Madagascar, Daniella Andriafeno.
Réformes. La gestion des permis miniers était au centre des discussions de la rencontre à l’Hôtel Ibis. A noter que le processus de réforme sur le Code minier est actuellement en cours. D’après le SG de l’EITI Madagascar, plusieurs pays ont déjà procédé à ce genre de réforme. « Certains ont réussi et d’autres ont connu des échecs. C’est pour que notre réforme réussisse que nous abordons aujourd’hui le sujet. Mais cet atelier n’est qu’un préliminaire pour un premier diagnostic. Les débats et les concertations se poursuivront encore entre les différentes parties concernées », a-t-elle affirmé. Pour sa part, la présidente de l’EITI a souligné la nécessité de la réforme, dont le processus d’élaboration ne doit pas traîner pour ne pas inquiéter les investisseurs étrangers. Selon ses dires, le secteur des industries extractives à Madagascar devrait être facile à gérer, comme la Grande Ile est assez petite, par rapport aux autres pays concurrents.
Intérêts. Certes, l’objectif de la réforme est d’orienter les activités d’exploitation minière et pétrolière pour le bénéfice du peuple et de la nation, mais les participants à l’atelier d’hier ont noté que la réforme pourrait également avoir les effets inverses, si les nouveaux Codes seraient mal élaborés. Le principe du premier venu, premier servi ; l’exclusivité des titres miniers, les relations entre la propriété du sol et celle du sous-sol, la participation de l’Etat dans le secteur, etc. ont été évoqués. Mais les discussions se poursuivent.
Antsa R.