« Qu’est-ce qu’on mange aujourd’hui ? » Cette question, posée quotidiennement par les mères de famille malgaches, est devenue un véritable casse-tête. Alors qu’elle impliquait autrefois un choix, elle se résume désormais à une question de moyens face à la hausse constante des prix sur les marchés.
Selon les statistiques de l’INSTAT, un ménage malgache compte en moyenne quatre personnes vivant avec moins de deux dollars par jour, d’après la Banque mondiale. L’augmentation des prix des denrées alimentaires oblige de nombreuses familles à réduire drastiquement leurs quantités de nourriture. Le riz, aliment de base, est devenu un luxe inaccessible pour beaucoup. De nombreuses familles ne mangent plus de riz trois fois par jour en raison de son prix élevé, et réduisent les portions pour le soir. Le matin, elles se contentent souvent d’un café et de petits beignets pour économiser sur le charbon et le sucre. Pour quatre personnes, un kilo de riz coûte environ 4 000 ariary. Concernant les apports en protéines, la viande est devenue un produit de luxe. Un kilo de viande de bœuf coûte environ 24 000 ariary, ce qui pousse de nombreuses familles à adopter un régime végétarien par défaut. La viande hachée, plus abordable, se vend au minimum 2 000 ariary.
Dépense. Même si de nombreux ménages se tournent vers les légumes, leurs prix ont également augmenté en raison de la sécheresse, comme l’ont indiqué les vendeurs. Un kilo de pommes de terre, de carottes ou de haricots verts coûte environ 2 500 ariary. Un ménage consacre en moyenne 1 kg de ces légumes, qu’il répartit entre le midi et le soir. Pour une famille de quatre, cela représente déjà environ 6 000 ariary pour le riz et les légumes. Quant au charbon, les vendeurs ne le proposent plus à 500 ariary, mais au minimum 1 000 ariary en raison de la hausse des prix. C’est une dépense quotidienne qu’il faut prendre en compte. Les tomates et les oignons, habituellement achetés par les ménages, sont vendus environ à 200 ariary l’unité selon les vendeurs. Le prix de l’huile a également augmenté, et pour faire des économies, les épiceries vendent désormais l’huile en petits sachets de 500 ariary plutôt qu’en bouteilles. Les fruits sont devenus un luxe, alors que les recommandations nutritionnelles conseillent d’en consommer cinq par jour.
Aides. En somme, 5 000 ariary par jour ne suffisent plus pour nourrir une famille entière. De nombreuses familles ne parviennent plus à payer leur loyer, ce qui fait inexorablement augmenter le nombre de sans-abri, notamment dans les tunnels. Le gouvernement a mis en place des aides financières, appelées « tsimbina », destinées aux ménages les plus démunis. Cependant, la situation est telle que même la classe moyenne est confrontée à de grandes difficultés et attend également de bénéficier de ces aides.
Narindra Rakotobe
Pourtant Isandra sur MT déclaré que la quantité d’ordures jetée montre que les malgaches ont consommé beaucoup et donc il n’y a pas de pénurie ou de manque d’argent ! Ou est l’ erreur ??