
Qui a menti, le chef de district de Toliara II ou la délégation gouvernementale qui y a effectué une descente vendredi dernier ?
Soit le gouvernement n’était pas au courant de ce qui s’est réellement passé en minimisant les dégâts humains et matériels causés par l’inondation ayant frappé certaines communes de Toliara II, soit le chef de district a dénaturé la réalité dans l’objectif d’inciter les donateurs à venir au chevet des sinistrés. Dans son communiqué en date du 21 janvier, le gouvernement précise à titre de démenti aux trois journaux de la Capitale qui ont parlé des dégâts provoqués par les inondations: « Le barrage de Fiherena n’a pas cédé ; aucun village habité n’a été inondé ; pas une seule case d’habitation n’a été détruite. Depuis le 3 janvier, date du début de la tombée des pluies jusqu’à ce jour, aucun sinistré ni sans-abris n’a été recensé. » Or il y a trois jours, le chef du district de Toliara II a dressé le bilan des intempéries : 12 000 personnes et 2 006 ménages sinistrés, plusieurs cases d’habitation détruites et 540 ha de champs de culture et des rizières inondés. Le BNGRN a également établi son rapport : 831 sinistrés, 175 personnes déplacées et 504 cases d’habitations partiellement ou totalement détruites. « Les autorités locales semblent avoir exagéré, mais on peut dire aussi que le rapport du gouvernement ne reflète pas exactement la réalité », a réagi un témoin.
Réaction tardive. Le gouvernement vient donc de démentir le bilan dressé par ses représentants sur place. Si le chef de district a commis une faute grave de communication en dénaturant les réalités, ne devrait-elle pas être limogée? Pour bon nombre d’observateurs, la réaction tardive du gouvernement a pour origine la méconnaissance de la réalité à Toliara II. Les inondations ont commencé à faire des victimes le 13 janvier, alors que l’équipe gouvernementale conduite par le Premier ministre n’est descendue sur place qu’une semaine après, plus précisément vendredi dernier. En une semaine, il est normal que certains dégâts soient déjà réparés et que certains sans-abris et sinistrés aient déjà retrouvé une vie normale. En tout cas, mieux vaut tard que jamais. Vendredi dernier, accompagné de 5 ministres, le Premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier a apporté à titre d’aides d’urgence 8 tonnes de maïs aux familles en détresse. Le gouvernement a également décidé la mise en œuvre de chantiers de Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO) au bénéfice des habitants, en vue d’endiguer les endroits où la rivière a débordé. Le communiqué du gouvernement indique par ailleurs que les points à risque ont été répertoriés et feront bientôt l’objet de travaux d’enrochement.
R. Eugène