Depuis plusieurs semaines, Antananarivo est frappée par des pluies torrentielles. La situation est dramatique. Si la Haute Ville et les collines de la ville des mille sont menacées par le glissement de terrain, plusieurs quartiers de la ville basse sont frappés de plein fouet par l’inondation.
La météo explique. La Météo malagasy, une institution spécialisée fait autorité pour toute question relative au temps et à l’eau. Ces derniers ont une incidence majeure sur les aspects de la vie quotidienne et sur le développement socio-économique. Il est primordial de pouvoir disposer d’observations et de prévisions précises mais aussi d’assurer l’échange libre et régulier d’informations météorologiques et climatologiques, hydrologiques fiables.
Ces précipitations ne sont pas d’origine cyclonique, mais dues à la persistance de la Zone de Convergence Intertropicale active plus de un mois sur Madagascar. Néanmoins, la pluie du 26 au 27 février atteignant 127 millimètres à Antananarivo est une quantité exceptionnelle si la quantité normale correspondante est de 50 millimètres. (1 millimètre de pluie = 1 litre d’eau tombée sur une surface de un mètre carré).
A tout le monde la faute. La situation d’inondation qui prévaut est le résultat d’une succession de plusieurs jours de pluie parfois de forte intensité ou persistants combinée à des facteurs non météorologiques comme les remblais autorisés ou non dans toute la pleine de Betsimitatatra, les glissements de terrain, les canaux d’évacuations bouchés, l’absence et/ou l’insuffisance d’infrastructures pour accueillir les habitants de la capitale, les constructions illicites… Les digues existantes étaient construites au temps d’Andrianampoinimerina et pire encore, elles sont mal entretenues. En outre, une source nous a indiqué qu’une prévision a été déjà établie depuis le mois d’octobre précisant qu’il y aurait une forte précipitation voire même une inondation aux mois de janvier et février de cette année. On se demande pourquoi n’a-t-pas pris des mesures appropriées.
Les deux cartes représentent la variation de la quantité de pluie ayant précipité sur Madagascar les mois de janvier et février 2015. Elles nous montrent que les fortes pluies sont concentrées sur les littorales Est et Ouest.
Résumé de la situation pluviométrique des premiers mois de la saison pluvieuse
L’analyse cumulée des trois mois (Décembre 2014, Janvier et Février 2015, « DJF2015 ») ont donné les résultats suivants :
- Le cumul de DJF2015 est inférieur à la normale pour les stations météorologiques du Nord, Est et Nord-Ouest (incluant Mahajanga) de Madagascar;
- Le cumul de DJF2015 est supérieur à la normale pour les stations météorologiques de l’Ouest et du Sud-Ouest de Madagascar. La situation au Sud-Est est contrastée, le cumul DJF1015 de Farafangana est inférieur à la normale tandis que ceux de Mananjary et de Taolagnaro sont supérieurs à la normale.
- Les Hautes terres ont reçues des cumuls DJF2015 supérieurs à la normale .mais ne sont pas exceptionnels en terme de quantité.
La situation de sécheresse qui a prévalu dans le Sud en début de saison est le résultat d’un déficit pluviométrique des mois d’Octobre, Novembre, Décembre 2014 et du mois de Janvier 2015. Le mois de Février 2015 a apporté des pluies significatives dans le Sud de Madagascar.
En résumé,
- les cumuls DJF 2015 élevés ont été enregistrés dans les environs de; Mananjary, Taolagnaro et Toliara;
- Pour Toliara et le Sud, les précipitations se sont concentrées aux derniers jours de Janvier et surtout au mois de Février 2015;
- pour les hautes terres et particulièrement pour Antananarivo, les cumuls DJF2015 sont certes supérieurs à la normale mais pas exceptionnels.
- Ces précipitations ne sont pas d’origine cyclonique, mais dues à la persistance de la Zone de Convergence Intertropicale active plus de un mois sur Madagascar.
- Cette courbe montre la variation annuelle de la pluviométrie enregistrée à Antananarivo depuis Les valeurs au-dessus de la ligne verte représentent une quantité annuelle supérieure à la normale, et celles dépassant la ligne rouge sont classées parmi les valeurs exceptionnelles.
La situation de la pluviométrie de 2014-2015 est donc supérieure à la Normale, comme les cas de 1983-1984, 1993-1994 et 2002-2003 qui sont associés aux phénomènes cycloniques.