
Les récentes nominations publiées après le Conseil des ministres de mercredi dernier ont provoqué une vague de réactions dans les cercles politiques. Si certains applaudissent ces choix, d’autres y voient un signe inquiétant, notamment le retour en force de figures du régime de l’ancien président Andry Rajoelina.
Fidèle Razara Pierre, vice-président de l’Assemblée nationale en charge de la province de Toamasina a exprimé ses vives inquiétudes face à ces désignations. Selon lui, certaines nominations, comme celle de Faly Hery Randriamboavonjy au poste de préfet d’Ambatondrazaka, constituent un affront pour ceux qui ont fait le « Tolona ». En effet, Faly Hery Randriamboavonjy, ancien préfet de Miarinarivo serait perçu comme un homme de main de l’ancienne ministre Lalatiana Rakotondrazafy et membre du parti Freedom. « Nous ne voulons pas d’un ancien représentant du régime dans notre district », a déclaré le député, soulignant que cette décision pourrait être interprétée comme une « déclaration de guerre » contre ceux qui ont soutenu la lutte contre l’ancien président.
Alternance
Les critiques se sont également concentrées sur la nomination de Jacquis Georges Rainimbahy à la tête de l’Agence Portuaire Maritime et Fluviale (APMF). Cette nomination a attiré l’attention de Fidèle Razara Pierre, qui dénonce ce qu’il considère comme une trahison envers ceux qui ont porté la transition car il s’agit, selon ses explications, d’un membre fervent du parti TGV. Le député de Toamasina a par ailleurs mis en garde les autorités de la Transition contre un possible retour en force des « anciens cadres orange », qui, selon lui, disposent encore de nombreux leviers pour peser sur les décisions politiques. « Il est temps de respecter l’alternance. Vous avez fait votre tour, maintenant, laissez la place aux autres », a-t-il insisté.
Frustration. Si certaines nominations font des heureux au sein de l’administration, elles semblent néanmoins alimenter un sentiment de frustration chez ceux qui ont lutté pour renverser le régime précédent. La transition, en dépit de ses efforts pour apaiser les tensions, semble devoir encore relever le défi de l’unité et de la véritable alternance politique. En tout cas, certains acteurs politiques et une partie de l’opinion souhaitent une véritable rupture avec l’ancien régime et espèrent le départ de tous ceux qui ont collaboré avec le régime Rajoelina de tous les départements afin de répondre aux aspirations de la rue qui réclamaient haut et fort « miala i Rajoelina sy ny Forongony ».
Julien R.





