Haute ville ou bas quartiers, tout le monde est maintenant sur le même pied d’égalité avec ces ordures qui s’amoncellent partout.
A Antohomadinika Antaniavo Avaratra, les ordures d’un point de ramassage tout près d’un poste de police occupent de nouveau la moitié de la route. Plus que quelques temps et cette dernière sera entièrement coupée car déjà, les automobilistes sont obligés de contourner la petite montagne de déchets pour pouvoir y passer. Pour l’heure, le passage des voitures s’y fait en alternance. Tout ceci est causé par la quasi inexistence de ramassage depuis plus d’une semaine. Et l’amoncellement des ordures ne concerne pas seulement Antohomadinika. C’est presque partout. Certes, il faut dire que les Tananariviens ont encore du mal à respecter les horaires appropriés pour jeter leurs déchets. Ce qui accélère le remplissage des bacs à ordures. Cependant, depuis un certain temps, surtout après le changement inopiné de dirigeants au sein du Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo (SAMVA), les insalubrités se sont amplifiées à Tana. Alors que la lutte contre celles-ci, dans la capitale, semblait être sur la bonne voie, après que l’ancien dirigeant de cette entité, lors de sa dernière conférence de presse, ait affirmé que le problème y afférent dans la ville allait se régler en seulement une semaine. «Car pour la première fois, la CUA versera en totalité sur le compte du SAMVA les Redevances sur les Ordures Ménagères ou ROM», disait-il. Lui qui semblait avoir enfin eu l’audace de jouer les cartes de la transparence dans la gestion de son entité. Mais visiblement, cet agissement lui a coûté sa place car la contre-offensive ne s’est pas faite attendre: le limogeage. Et certains ont même avancé que ce fut une décision purement politique.
Prendre des mesures. En tout cas, limogeage ou pas, ce sont les Tananariviens qui en souffrent le plus avec ces tonnes d’ordures non ramassées partout. Et comme toujours, la situation est particulièrement inquiétante pour les endroits comme Isotry, Andravoahangy, Anosibe,… Dans un communiqué qui nous est parvenu hier, la nouvelle équipe du SAMVA reconnaît que le changement de dirigeants a entraîné un retard non négligeable dans les ramassages d’ordures. «Mais nous sommes maintenant en train de prendre toutes les dispositions nécessaires pour tout remettre en ordre», dit le communiqué. Mais cela signifie-t-il qu’il faudrait encore patienter une ou deux semaines, voire un mois, pour que tout redevienne comme ce que prône cette expression: « Antananarivo madio no tanjona ka tadidio »?
Arnaud R.
