
Moins d’enthousiasme, beaucoup de réticence. Ce sont les sentiments éprouvés par la majorité des citoyens tananariviens par rapport à l’inscription sur les listes électorales. En effet, hier – à l’Enam Androhibe – en marge d’une réunion de la Ceni avec les 192 chefs des « Fokontany » de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA), la situation partielle (puisque c’est toujours en cours) de la révision annuelle des listes électorales (Rale) pour Antananarivo est loin d’être rassurante. D’après les explications fournies, quatre arrondissements de la capitale sur les six enregistrent un taux d’inscription assez faible entre le 1er décembre 2017 et le 8 janvier dernier, dates sur lesquelles se basent les estimations. Il s’agit, en l’occurrence, du premier arrondissement (2,86%), du troisième (2,84%), du quatrième (3,48%) et du sixième (3,90%). Les deux autres arrondissements sont plutôt « actifs » au niveau de la sensibilisation : 7,51% pour le deuxième et 7,14% pour le cinquième. Toutes ces évaluations donnent un taux d’augmentation d’inscription de 4,81% pour l’ensemble de la capitale.
Dix millions d’électeurs. Lors de l’arrêtage définitif des listes électorales pour la période 2016 – 2017, le président de la Ceni, Hery Rakotomanana, a relevé le défi herculéen de voir dix millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales en 2018. Va-t-il réussir à le relever ? Hier, il a été interrogé sur le sujet. « Nous nous sommes focalisés sur une vision. Actuellement, l’inscription sur les listes électorales se poursuit et il m’est vraiment difficile de deviner l’aboutissement d’un processus qui est encore en cours. Attendons qu’il arrive à son terme pour être à même d’établir des conclusions », a-t-il soutenu. Le 31 janvier prochain – jour de l’arrêtage provisoire des listes électorales – en révèlera beaucoup. En fait, l’histoire a toujours démontré que la capitale est une zone entièrement stratégique en matière électorale. La faible inscription sur les listes électorales et leurs imperfections impacteront bien évidemment sur le taux de participation qui plus est stratégique également.
Implication. Par ailleurs, l’implication des partis politiques et des membres de la société civile dans toutes les étapes du processus électoral a été relancée hier. Ils sont exhortés, conformément aux dispositions du code électoral toujours en vigueur, d’intégrer les CLRE (Comités Locaux de Recensement des Electeurs) lesquels sont présidés par les chefs de « Fokontany ». « Le but étant de vérifier l’exactitude des listes électorales, d’éviter les suspicions de fraudes et les éventuels cas d’irrégularités », précise Hery Rakotomanana. Il appelle donc à la « maturité » et à « la prise de responsabilités » de tout un chacun. Un message qui devrait s’adresser en premier lieu aux gouvernants qui font preuve d’atermoiements par rapport au calendrier électoral et qui jouent sur les dispositions constitutionnelles.
Aina Bovel