Le niveau d’insécurité actuel a atteint un niveau élevé que la population ne se sent plus en sécurité même dans sa propre demeure… On n’en parle plus dans les différentes rues et ruelles. Du moins pour la majorité de la population, celle que l’on appelle population lambda.
Le niveau d’insécurité a atteint un pic, une hausse considérable. Une situation d’insécurité chronique qui place le pays dans le collimateur de la communauté internationale. Mais qui est également vécue au quotidien par la population comme un calvaire. Les meurtres, kidnapping, attaques à mains armées, vols et viols relatés quotidiennement par les médias locaux témoignent de cette situation. Cette dernière qui ferait penser à l’incapacité pour l’Etat d’assumer son rôle qui est de garantir la sécurité et la sûreté de la population malgache. Elle serait également « l’un des stigmates de cette crise qui mine la société malgache en ce moment. Le malaise est profond et l’instabilité politique et les conditions de vie difficiles qu’endurent les citoyens malgaches ont définitivement rompu ce sens de la concorde ». Des mesures ont été toutefois prises pour faire face à ce fléau. Entre autres, la politique nationale de la sécurité, ou encore plus actuelle, le premier dialogue Forces de l’ordre – journaliste qui s’est déroulé hier à l’hôtel Colbert. Celui-ci est organisé dans le cadre du projet IDIRC ou Institutions Démocratiques Intègres, Représentatives et Crédibles à Madagascar et qui était l’opportunité pour les deux parties de « discuter pleinement sur les problèmes rencontrés dans le cadre de la réalisation de travail, les solutions permettant d’améliorer le cadre de collaboration et les perspectives d’activités conjointes à entreprendre ».
RSS. A l’instar du premier dialogue force de l’ordre et journaliste cité ci-dessus, le soutien à la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) compte parmi les « appuis en faveur de la paix ». Un axe qui, avec « la bonne gouvernance » et « l’appui holistique à la stabilisation dans le Sud du Pays » consiste à ce que « les forces armées doivent se tourner plus vers les citoyens d’un côté et doivent être mieux réparties sur tout le territoire, de l’autre ». Ainsi, 8 piliers ont été identifiés dans la lettre de politique générale de la RSS. A savoir : « l’Armée (Terre-Air-Mer), la Police Nationale, la Gendarmerie Nationale, la Justice, l’Administration du Territoire incluant les Douanes, les Gardes Forestiers et les autres Forces paramilitaires, les Services de renseignements, le Parlement et les Acteurs non-étatiques ». Ladite lettre qui trace les lignes directrices des actions à entreprendre pour les atteintes des objectifs de la sécurité. Des initiatives louables certes mais à renforcer car actuellement, il n’y a que la politique qui est élaborée.
Antsiranana. La réinsertion sociale comme remède à l’insécurité : Les dirigeants de la ville d’Antsiranana, avec l’appui du Bureau International de Travail, des forces de l’ordre et du Centre de Formation Technique et Professionnelle de la SECREN (CFTPS) ont permis à 200 jeunes ex-foroches de suivre des formations professionnelles sur différentes spécialités. Une mesure qui avait pour but de réintégrer lesdits jeunes dans la sphère sociale d’un côté mais également de diminuer les vagues d’insécurité perpétrées par leurs bandes, de l’autre. A noter que les foroches sont constitués de jeunes adolescents de 9 à 17 ans qui se livrent à des guerres entre eux. Des situations qui, avec le temps, se sont dérivées en attaques et racketages de la population. Ce qui a valu à Diégo d’être une ville peu sûre, pas sûre du tout pour certains. L’idée de former les jeunes a connu des succès car selon le commissaire central de la ville de Diégo, « la situation s’est améliorée. L’on n’a plus rencontré des cas de vagues de violence ces derniers temps ». Un succès que le commissaire explique par la combinaison de mesures entreprises. « D’un côté, nous avons intensifié les rondes dans la ville et de l’autre, la formation professionnelle a calmé les nerfs », a ajouté le commissaire. Avant de poursuivre « l’audace avec laquelle elle a été initiée expliquerait l’attitude des jeunes ». Selon toujours le commissaire, le nombre de demande enregistré pour les prochaines vagues de formation serait déjà d’une centaine.
Antalaha. Des mesures pour éviter l’insécurité alimentaire : La question d’insécurité touche également le côté alimentaire. Notamment face à la situation actuelle où les impacts des réchauffements climatiques touchent les zones côtières de la Grande Ile. Entre autres, dans la région SAVA, particulièrement à Antalaha, qui est victime des exploitations abusives des bois de rose. Durant lesquelles les forêts ont subi beaucoup de pressions de la part des exploitants. Conséquences, la région SAVA est vulnérable quant aux catastrophes naturelles comme les cyclones. La situation actuelle qui prévaut dans cette région de l’île est telle qu’il a fallu prendre des mesures pour assurer la sécurité des habitants. En particulier, de la sécurité alimentaire.
Adaptabilité. Pour faire face aux changements climatiques et permettre à la population de survivre aux aléas du climat, des mesures comme la culture sous couverture et le choix de culture adaptée comme celle des « soagnambo ou fruit à pain ». Ce dernier étant un fruit féculent existant en grand nombre dans cette région et qui serait capable de résister auxdits changements climatiques. De l’autre côté, tous les acteurs locaux : responsables étatiques et les organisations de la société civile se seraient donné la main pour éduquer les populations, les sensibiliser et les informer sur les enjeux de la préservation de l’environnement. L’insécurité alimentaire n’est pas encore l’un des problèmes rencontrés dans le nord de l’île, en particulier dans la SAVA, mais qui pourrait le devenir si des actions ne sont pas entreprises.
Ankatoko-Ambilobe. Bientôt un poste avancé de la gendarmerie : Connue par ses richesses aurifères, la commune rurale de Betsiaka, particulièrement le village d’Ankatoko est souvent victime d’attaque de dahalo. Une situation qui entrave les activités économiques d’un côté mais qui serait également un frein au développement social. Ce qui n’a pas laissé indifférent les responsables d’une société malgache travaillant dans la localité. Car ces derniers, dans le cadre de leur politique de responsabilité sociétale, ont entrepris de construire un poste avancé de la gendarmerie. Le projet devrait réduire le niveau d’insécurité dans la zone mais permettrait également aux activités économiques de prospérer.