Le niveau de sécurité alimentaire dans le Sud devrait être défini et déterminé grâce au Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Il serait trop tôt pour trancher sur les situations réelles qui prévalent dans le Sud.
« Pour le moment, les chiffres qui nous sont parvenus font état de 150 familles victimes de malnutrition au niveau d’un ‘fokontany’ de la commune d’Ifotaka, Amboasary-Sud. Mais ce n’est pas le seul ‘fokontany’. La situation n’est donc pas encore définitive ». Ce sont là les propos de Moumini Ouedraogo, représentant résident du Programme alimentaire mondial (PAM) à Madagascar, lors d’une interview dans les locaux du bureau de pays à Madagascar à Ambatoroka, hier. Propos qui interviennent après la publication d’informations sur la situation de malnutrition dans la commune d’Ifotaka, Amboasary-Sud, et qui voudrait interpeller sur la « nécessité des remontées d’informations en cas de survenance de catastrophe de ce genre ». Le représentant résident du PAM à Madagascar de faire savoir que « la situation actuelle coïncide avec la préparation du document Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire ». Ce dernier correspond à une « étude scientifique et technique » durant laquelle les paramètres tels que « la pluviométrie, la production agricole, le marché, la nutrition » sont analysés afin d’aboutir à « une classification du niveau de la sécurité alimentaire des régions concernées par l’étude ». L’interview de Moumini Ouedraogo a également permis de savoir que « la communauté [citée ci-dessus] a été fortement impactée par la situation de malnutrition ». Ce qui pourrait correspondre à l’estimation de l’IPC publiée par le gouvernement et ses partenaires au mois d’avril dernier. Ledit document avait estimé que 1,6 million de personnes dans le Sud du pays aurait des difficultés d’accès à la nourriture à cause de la sécheresse.
Réponses. Une descente dans les « fokontany » de Marovaha et Ifotaka, Amboasary-Sud a été menée depuis lundi dernier d’après le PAM à Madagascar. « Le PAM a été saisi des faits et une équipe comprenant des représentants du BNGRC, ou Bureau national de gestion des risques et des catastrophes ; des représentants des autorités locales ; de la branche régionale de l’ONN, ou Office national de la nutrition, s’est rendue sur place afin de constater de visu les réalités mais surtout afin de mener des actions de riposte d’urgence auprès des populations victimes », a expliqué le représentant résident du PAM à Madagascar. Notre interlocuteur de faire également savoir qu’une « réunion dirigée par le gouverneur de la région d’Androy a été organisée hier afin d’effectuer des partages et collectes d’informations sur la situation qui prévaut dans la zone concernée ». Une réunion et une descente sur terrain devraient donc permettre de recueillir de plus amples informations sur l’état de la sécurité alimentaire dans cette partie du pays, si l’on se réfère toujours aux dires du représentant résident du PAM à Madagascar. La situation de malnutrition n’est pas une nouveauté dans le Sud du pays. L’on attend toujours les solutions définitives à cette problématique. Entre-temps, le fléau continue de faire des victimes parmi les Malgaches. La prochaine période de soudure, à partir du mois d’octobre prochain, pointe déjà le bout de son nez pour le Sud de Madagascar.
José Belalahy