Le cadre intégré de la classification alimentaire publié fin mai dernier dresse un tableau sombre de la situation de l’insécurité alimentaire aiguë élevée dans le Sud du pays.
Voir de visu la réalité sur le terrain. C’est dans cet esprit que cinq membres de la commission du développement du Parlement européen ont rencontré des communautés vulnérables dans les districts d’Amboasary et d’Ambovombe. Ces deux districts sont les épicentres d’une sécheresse de quatre ans où des conditions proches de la famine ont été déclarées en 2021. C’est ainsi que la délégation a pu voir « comment les communautés vulnérables et les intervenants font face à l’urgence humanitaire prolongée dans cette partie du pays. Ils ont noté que les aides ont permis d’éviter une catastrophe et d’atténuer la faim généralisée« . Un autre constat correspond à la nécessité de faire beaucoup d’efforts afin de « rétablir les moyens de subsistance dans une région particulièrement sujette à l’intensification des chocs climatiques. »
Soutiens. Il conviendrait de noter qu’à l’instar des autres partenaires techniques et financiers de Madagascar, la commission européenne, par l’intermédiaire du département de la protection civile et des opérations d’aide humanitaire de l’UE (ECHO) – et d’autres donateurs au Programme Alimentaire Mondial contribuent à lutter contre la faim dans le Grand Sud de Madagascar. Les impacts des conditions qui prévalent dans le Sud ont pu être atténués, en partie, grâce au soutien de cette commission. Ce, grâce à un soutien qui a permis de fournir de manière constante une aide d’urgence vitale et une aide à plus long terme pour résister aux impacts des conditions météorologiques extrêmes.
Projections. Le cadre intégré de la classification alimentaire note une dégradation de la situation de sécurité alimentaire pour les districts analysés pour les mois à venir. Selon la projection sur « la période du mois de septembre à novembre 2022, 1,95 million de personnes sont susceptibles d’être en insécurité alimentaire élevée (Phase 3 de l’IPC ou plus), avec une légère diminution de la population en Phase 4 de l’IPC (Urgence) dans le Grand Sud Est : cette diminution s’explique par les effets positifs des aides humanitaires distribuées sur la période courante et la relance agricole en cours. Par ailleurs, pour le Grand Sud, le nombre de personnes en Phase 3 de l’IPC (Crise) ou plus pourrait connaître une hausse modérée, cette période coïncidant avec les dépenses relatives à la rentrée scolaire et la période de soudure », peut-on lire dans le document.
Recueillis par José Belalahy