Tous les décès concernent jusqu’ici des enfants. Mais le cas des femmes enceintes et les femmes allaitantes est également à craindre.
L’insécurité alimentaire dans le Grand Sud n’est pas qu’une histoire. Elle existe pour de vrai et ne cesse de faire des victimes. Des sources locales rapportent alors l’existence des cas de décès dans la commune de Tsimananada, district d’Ambovombe, région Androy, depuis quelque temps. Deux enfants, des jumeaux, tous les deux âgés de 2 ans et 6 mois ont trouvé la mort, au cours de la semaine dernière, dans cette commune, emportés par leur maladie. « D’après leurs parents, ces enfants auraient pu être sauvés s’ils avaient eu assez de force pour combattre leur maladie. Mais comme il n’y avait rien à manger, ils ont facilement succombé l’un après l’autre, à leur maladie », confient nos sources. Les deux corps ont été déjà inhumés, a-t-on ajouté. L’existence de ces deux décès a été confirmée par le directeur régional de la Population à Androy. En outre, toujours dans la même commune, une fillette de 13 ans, handicapée physique, y aurait également trouvé la mort. « La faim frappe. Mais à cause de son handicap, l’enfant ne pouvait qu’attendre son heure dans le lit. Ils sont 17 à la maison. Ses frères et sœurs pouvaient quand-même subvenir à leur faim, en avalant des cactus. Mais l’enfant paralysé, malgré sa faim, n’avait même pas cette chance », rajoutent nos sources sur place. Et l’on rapporte que le corps de cet enfant est scellé dans un cercueil, mais n’est pas encore enterré. Cela, même si le décès était survenu il y a trois semaines.
42 enfants. Si les autorités locales affirment que les causes réelles de ces trois décès ne sont pas encore identifiées, nos sources sur place indiquent pourtant qu’ils sont morts suite à une grave insécurité alimentaire. Et pas plus tard que samedi dernier, un communiqué émanant du ministère de la Population, de la Protection Sociale, et de la Promotion de la Femme (MPPSPF), indique que quelque 42 enfants de la même commune ont été transportés d’urgence à Ambovombe. « Après consultation et prise en charge, quatre d’entre eux, souffrant de la malnutrition très aiguë ont été admis au centre régional de l’équipe des Médecins sans frontières (MSF) ».
Concertation nationale. A l’heure actuelle, plusieurs équipes issues des différentes entités compétentes se mobilisent dans cette partie du pays pour venir en aide à ces populations victimes de la sécheresse. Les autorités ont alors procédé à la distribution de vivres et à l’approvisionnement en eau potable aux plus vulnérables. Mais comme le dit la lettre du MPPSPF, « dans tous les cas, la malnutrition est un facteur qui fragilise gravement la santé de la population, victime de la sécheresse ». Devant une telle situation, tout le monde attend beaucoup des deux jours d’atelier qui se tiendra à Ambovombe les 19 et 20 février prochains. Ce sera une concertation nationale à laquelle participeront tous les ministères concernés, ainsi que tous les partenaires techniques et financiers (PTF), pour la recherche de solutions durables aux problèmes récurrents dans le Deep-south.
Arnaud R.
