Le Sud n’est pas calme. Bien que les habitants des deux villages qui se sont entretués, Ambatotsivala et Andranondambo dans la commune rurale de Maromby, ne s’affrontent plus, la réconciliation est loin d’être acquise. La peur de la vengeance ne favorise pas le retour dans les villages désertés. L’opération « coup d’arrêt » mise en place par l’Emmo nat a permis de limiter les dégâts. Mais il faut se rendre à l’évidence devant le nombre des victimes dans les rangs militaires que les forces de l’ordre ont fort à faire devant des adversaires expérimentés qui utilisent des armes de guerre. Les autorités envisageraient une mission de plus grande envergure avec plus de moyens pour rétablir l’ordre à cet endroit où l’insécurité est à son comble.
Une insécurité déstabilisante
La découverte au port de Toamasina d’une importante cargaison d’armes à feu cachée dans une voiture fourgon de marque Mercedes parkée à un endroit réservé aux véhicules importés. Il s’agit de 360 fusils de chasse baikal de calibre 12 et de 4117 munitions chevrotines dont 3292 pour fusil calibre 12 et le reste pour des calibres 16. Une enquête a été ouverte pour identifier et poursuivre les auteurs de ce trafic d’armes. Plusieurs personnes dont ceux de l’entreprise de transit ont déjà été interpellées. Une femme dont l’identité n’a pas encore été dévoilée serait à l’origine de cette importation massive d’armes effectuée sous le couvert de fausses déclarations. Pourquoi ces armes ? Les forces de l’ordre n’écartent pas l’hypothèse du lien de cette importation avec l’insécurité dans le Sud. Les dahalo sont connus pour être de grands utilisateurs des fusils de chasse marque Baikal. Mais d’autres observateurs pensent à un possible plan de déstabilisation du régime en avançant que l’importation illégale d’armes d’une telle quantité n’est pas du tout innocente. Quoi qu’il en soit, la lutte contre l’insécurité ne doit pas être minimisée par le pouvoir dans cette étape encore fragile de mise en place des institutions de la IVème république. Le président de la République n’a pas ménagé son énergie pour que la sécurité dans l’Ile touristique de Nosy –Be s’améliore afin que les touristes puissent y séjourner dans la quiétude. Les efforts de sécurisation ont été payants car les autorités françaises ont levé le classement orange de Nosy- Be. Si la sécurité est revenue dans le nord du pays, le Sud est encore mal en point. Non seulement la lutte contre les dahalo s’annonce plus rude mais les velléités politiques de déstabiliser les premiers pas de la nouvelle République se précisent avec la découverte de ce trafic d’armes de grande envergure au port de Toamasina. C’est dire qu’au retour d’Afrique du Sud où il assiste à la cérémonie d’investiture de Jacob Zuma, réélu pour la seconde fois, le président Hery Rajaonarimampianina devra se pencher sérieusement sur le dossier de la lutte contre l’insécurité. En particulier dans le Sud.
Zo Rakotoseheno