Insécurité, Ils bestialité et terreur du pays malheureux

Personne n’a plus le droit d’être indifférent à cette insécurité dans la capitale Tananarive, et dans le pays. Il ne se passe pas une semaine ou un mois sans qu’un acte criminel, barbare et inhumain ne chamboule les réseaux sociaux. « Si vous ne faites rien, l’insécurité va finir devant votre porte », disait en substance un imam face aux musulmans trop indifférents face à l’appropriation de son quartier par les dealers. Quand l’insécurité touche le petit peuple, la maman lessiveuse et le père ouvrier, c’est du domaine du discours d’apaisement social et des gesticulations administratives. Ce n’est pas montrer des patrouilles nocturnes et des arrestations sur les réseaux sociaux qui vont faire un effet-tampon sur la « peur collective ». Parce que cette insécurité tient du terrorisme sournois, elle atteint le psychisme tel des vagues incessantes sur les rochers qui finiront un jour par les déformer. Elle bouleverse les liens et la morale familiale. La montée des viols sur des mineures proches, des enfants qui tuent leurs parents pour rien, la barbarie inédite des actes… sont autant d’indicateurs des impacts de cette violence quotidienne, où la haine de l’autre n’est jamais loin. Et avec 80 % des Malgaches dans la pauvreté, selon Emmanuel Macron, les plus vulnérables, c’est-à-dire les enfants, sont bercés par cet environnement collectif délétère, même les gosses protégés dans leur living-room, des tonnes de goûter et une Playstation 5 entre les mains. Pas impossible, en ces temps, qu’un jardinier ou un gardien ne se changent soudainement en criminel sexuel. Les conséquences de ces années d’insécurité, les réseaux sociaux sont là pour le prouver, peuvent mener à une génération sans repères, sans sentiment d’appartenance, repliée sur elle-même et abrutie. Quand le discours paternaliste et infantilisant sur des « mini-shorts » et les tenues affriolantes pour être interprété par des « violeurs dormants » revient sur les réseaux sociaux. Comme quoi, le fait de porter des tenues sexy seraient des catalyseurs de viols. A se demander si un voleur peut se justifier d’avoir volé un bijou au cou d’une dame du fait que celle-ci le portait dans un quartier assez mal famé. Autant tout de suite officialiser des zones de non-droits dans ce pays, des « no man’s land », interdites de policiers et de gendarmes. Bien sûr, les néo-capitalistes trouvent leur compte avec un peuple sans réelle volonté ni vision de son avenir. Terres rares, saphirs, bois de rose, or… les contrats léonins ont alors plus de chance de survoler, là-haut dans les nuages, la masse bougre apeurée.
Maminirina Rado