Madagascar a un Etat de droit et cet Etat doit assurer la stabilité et la sécurité du pays. Aujourd’hui, cependant, il y a péril en la demeure et l’on est arrivé à un stade où les bandes armées font la loi et s’érigent en rançonneurs. Le défi lancé au pouvoir public doit être relevé et le Premier ministre, aujourd’hui, doit prendre le taureau par les cornes. La réunion que le Premier ministre a tenue hier au ministère de l’Intérieur avec différents responsables était un rappel à l’ordre pour sortir d’une véritable situation de crise.
Insécurité : les autorités mises devant leur responsabilité
Le kidnapping des quatre employés de la société « Kraoma » assorti d’une menace d’exécution a plongé les Malgaches dans un sentiment d’effroi. Ils ont pu mesurer la gravité du danger qui guette n’importe lequel d’entre eux. La sonnette d’alarme a été tirée depuis longtemps et la succession de rapts qui ont eu lieu ces dernières semaines n’a fait que renforcer l’idée de l’impuissance de l’Etat. L’annonce de ces enlèvements a fini par paraître banale, mais aujourd’hui, le pouvoir ne peut plus laisser la situation en l’état. La réunion convoquée par le Premier ministre à la coupole a été l’occasion pour lui de mettre les points sur les « i ». Il y a parlé d’élection, mais aussi et surtout de sécurité. Il a été très ferme dans son intervention et il a mis ses interlocuteurs devant leur responsabilité. Dans le contexte actuel, il n’est pas possible d’instaurer l’atmosphère de sérénité qui doit prévaloir pour la tenue d’élection crédible. Des mesures ont été annoncées à plusieurs reprises par les gouvernements qui se sont succédé, mais aucun résultat n’a été constaté. Aujourd’hui, le pouvoir ne peut plus se permettre de tergiverser. La chaîne de décision doit être claire et la prise de responsabilité doit se faire à tous les échelons de l’Etat. Les forces de l’ordre vont certainement être mobilisées comme jamais et l’on espère que les résultats vont suivre.
Patrice RABE