A l’instar des populations des grandes villes, les agents paramédicaux travaillant dans les zones reculées souffrent de l’insécurité grandissante.
Les infirmiers et les sages- femmes assurent les services de santé de base. Travaillant dans les zones reculées, leur vie et leur quotidien sont constamment menacés par l’insécurité. Le cas récent d’un infirmier qui a été froidement assassiné dans la ville de Tuléar ou bien les attaques perpétrées contre des agents paramédicaux lors de leurs missions dans le Sud (plus précisément à Beroroha) illustrent bien la situation. « Les paramédicaux sont les piliers du système de santé de base dans les régions du pays. Ils assurent tant bien que mal ledit système tout en risquant leur vie » a lancé Valérien Rakotonandrasana, membre du bureau du syndicat des paramédicaux lors d’une conférence de presse organisée à Tsaralalàna hier. L’évènement a été l’occasion pour les membres du bureau dudit syndicat de faire le rapport des résolutions du congrès national qui s’est tenu à Fort- Dauphin du 21 au 25 août dernier. Valérien Rakotonandrasana de lancer que la « région du Sud n’est pas la seule à être concernée par l’insécurité ». « Le problème est national et nous interpellons les responsables étatiques à prendre des mesures efficaces et efficientes pour éradiquer ce fléau » a-t-il renchéri. En effet, les Malgaches peuvent à tout moment être victimes d’attaque (armée ou non) qu’ils soient chez eux, en route, ou encore dans une boulangerie.
Formation. Outre la question touchant l’insécurité, deux autres points ont également été soulignés lors du congrès national. Entre autres, le refus de toutes sortes d’abus et/ou entraves endurées par les agents des paramédicaux dans l’exercice de leurs fonctions et la prise en main de la formation des jeunes relèves. En ce qui concerne ce dernier point, « le syndicat et le ministère de la Santé publique vont collaborer pour prendre en main la formation des étudiants paramédicaux » a fait savoir un membre du bureau du syndicat. Ce dernier d’ajouter que la décision a été prise « pour redorer le blason du corps des « paramédicaux ». Mais surtout parce que beaucoup de jeunes diplômés ne sont pas compétents une fois lâchés dans le monde professionnel ». Valérien Rakotonandrasana d’affirmer que la « majeure partie de ces étudiants incompétents sont issus des instituts privés. L’enseignement supérieur est devenu un business lucratif pour certains individus. Ils ne se soucient guère de l’avenir des étudiants. Tout ce qui les intéresse c’est l’argent » s’est-il lamenté. Objet de remarque des entreprises privées, la qualité des étudiants diplômés en para médecine issus des instituts privés a également été soulevée par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique lors du bilan du bac. Monique Rasoazananera a d’ailleurs invité les responsables des instituts qui ne sont pas encore en règle à remplir les conditions exigées par le ministère pour l’obtention de leur homologation. Le cas du manque de compétence des jeunes diplômés ne concerne toutefois pas que les étudiants paramédicaux. La majorité des étudiants malgaches est touchée par le problème de non- employabilité.
José Belalahy