
Le ras-le-bol est généralisé, face aux faits d’insécurité dans les zones rurales, qui se manifestent plus particulièrement par les vols de bovidés. La structure mise en place par les populations d’Amoron’i Mania, encadrée par les forces de la gendarmerie dans la région, semble porter ses fruits.
« En réalité les zones les plus critiques dans cette région, se situent plutôt dans la partie Ouest de la RN7, classée zone rouge, incluant notamment les districts d’Ikalamavony, de Manandriana et la moitié du district d’Ambositra, tandis que la partie Est de la RN7, est classée zone bleue et blanche », explique le chef de région Joël Rakotomanankiafarana. Afin de riposter contre les « dahalo », les populations ont établi un « Dina », un accord social qui a déjà été homologué et dont la mise en place a permis d’élargir la couverture spatiale des forces de l’ordre en poste dans la région. Par ailleurs, les populations se sont regroupées en association baptisée « Manirisoa be Mahazenona ». Sa structure de mobilisation est particulièrement efficace, à tel point qu’à la moindre alerte d’attaque et de vol de zébus, jusqu’à 4 000 personnes, voire davantage, sont mobilisées en un temps record dans les quatre coins de la région. Se constituant en plusieurs groupes de centaines, voire de milliers d’hommes et mettant en œuvre une véritable stratégie appuyée par les éléments de la gendarmerie, ils se lancent à la poursuite des dahalo, vers tous les points stratégiques possibles qu’emprunteraient obligatoirement ces derniers.
Perdurer. « L’efficacité de ce dispositif a eu pour effet de faire reculer les « dahalo » et de réduire le nombre d’attaques dans cette région. La zone rouge d’avant est une zone bleue et blanche depuis environ 6 mois. Mais l’effet pervers de cette riposte est que certains malfaiteurs se sont rabattus sur la zone urbaine d’Ambositra », ajoute le chef de région. D’où le durcissement des réglementations concernant les activités nocturnes et les établissements de nuit dans la ville, en marge du renforcement des patrouilles des forces de l’ordre. Le nombre d’actes de banditisme qui nous sont rapportés est en train de diminuer, affirment ces dernières. Les populations, quant à elles, complètement lassées des faits d’insécurité récurrents, espèrent que ces dispositifs de dissuasion et de répression des actes de banditisme, perdureront.
Hanitra R.