
Le Beta a été jusqu’ici le seul variant de la Covid-19 découvert à Madagascar, selon l’Institut Pasteur de Madagascar. Aucune trace du variant Delta n’a été détectée jusqu’ici dans la Grande Ile.
Madagascar est-il épargné du variant Delta ? Pour le moment, la réponse est oui si l’on se réfère aux tests effectués par l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM). « Nous avons testé la souche ancestrale à Wuhan et celle de l’Afrique du Sud, Delta. L’objectif étant de savoir si les anticorps retrouvés sont plutôt spécifiques au variant Delta ou à la souche ancestrale qui circulait à Wuhan en 2020 », selon Solohary Lalaina Razafimahatratra, ingénieur de recherches auprès de l’unité d’immunologie de l’IPM. Les machines à la pointe de la technologie peuvent détecter à la fois les anticorps contre les variants et les anticorps contre la souche de Wuhan. « Sur les 400 échantillons testés, 70% disposent des anticorps contre le Sars-COV-2 si le variant Beta était responsable des 60% des infections, d’après les résultats obtenus à la fin du mois de juin 2021 », enchaîne-t-il.
Appui. Depuis le début de la pandémie, l’IPM a pu réaliser 50 836 tests PCR avec une fréquence de 600 tests en une journée. Grâce à l’appui de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) à travers le projet RISE (Recherche, innovation, surveillance et évaluation), la surveillance épidémiologique a été renforcée. L’USAID a entre autres apporter sa contribution dans la gestion des ressources humaines par le biais du renforcement de l’effectif du personnel. « Cet appui nous a permis de travailler 7/7 de 6h à 23h et d’accélérer la sortie des résultats du test PCR. Nous avons également été dotés de deux appareils GeneXpert par l’USAID », selon à son tour Voahangy Rasolofo, directrice scientifique auprès de l’IPM. Durant l’explosion des cas de Covid-19 dans la ville de Toamasina, un laboratoire mobile a également été dépêché sur place pour accélérer la prise en charge des malades par la multiplication des tests. Ceci a également été rendu possible grâce au projet RISE où 2500 tests ont été réalisés.
Diminution. Après la seconde vague de la Covid-19, le nombre de tests réalisés a également connu une baisse. D’après le chef adjoint de l’unité de virologie auprès de l’IPM, le Dr Soafy Andriamandimby, il n’y a actuellement que 20 à 30 tests par jour et les résultats sont connus le jour même et jusqu’à 48h au plus tard. « Ce sont les malades ainsi que les patients admis dans les centres hospitaliers qui effectuent les prélèvements après l’explosion des cas. Cette baisse du nombre de tests a surtout été observée depuis le mois de juin », a-t-elle précisé.
Narindra Rakotobe