
Seuls 18 % des ménages ont accès à un compte en banque, ce qui est nettement inférieur à la moyenne de 43 % en Afrique subsaharienne. C’est ce qu’indique le diagnostic du secteur privé à Madagascar dans un document publié par la Banque mondiale.
En somme la Grande Île figure encore et toujours parmi les pays à faible taux de bancarisation
Microfinance
En effet, « Madagascar se caractérise par un degré élevé d’exclusion du secteur informel auquel appartiennent de nombreux entrepreneurs, les femmes et la population rurale ; une forte concentration des prêts auprès des entreprises de taille moyenne et des entreprises manufacturières ; un faible niveau d’alphabétisation financière de la population ; l’absence d’un registre financier efficace ; et des difficultés à obtenir des garanties Le document de la Banque mondiale précise que des opportunités existent dans plusieurs segments. Le secteur de la microfinance, une source importante de financement pour les MPME, a également été particulièrement touché par la crise ». La microfinance est devenue une source de financement viable pour les MPME et les populations à faible revenu à Madagascar (1 million de clients, $164 millions d’encours de prêts, $110 millions de dépôts et 710 points de services en mai 2020). Cependant, en raison de la pandémie, les IMF ont connu une baisse de 30 % des dépôts et une augmentation de la part des prêts non productifs, qui sont passés de 15 à 30 % du portefeuille total.
Mesures
Les autorités ont mis en place des mesures pour un secteur financier capable de répondre aux besoins de l’économie « La Banque centrale et la Commission de supervision bancaire et financière (CSBF) ont adopté des mesures politiques pour atténuer les effets de la Covid-19 sur le secteur financier, y compris sur les IMF. La CSBF a assoupli les conditions de garantie des établissements de crédit dans le cadre de la réglementation prudentielle actuelle et la Banque centrale a prévu des mesures de liquidité exceptionnelles pour les banques mais aussi les IMF (approuvées par la CSBF). Le volume de liquidité à taux réduit représente l’équivalent d’un nouveau crédit accordé aux PME. Ces efforts complètent le renforcement des régimes de garantie de crédit de portefeuille partiel existants dans le cadre du projet d’inclusion financière à Madagascar financé par la Banque mondiale. Il sera important de garantir la stabilité des IMF pour soutenir les besoins de financement des MPME dans la phase de reprise, qui vont probablement augmenter, que ce soit pour restaurer ou pour développer de nouvelles activités économiques ». Par ailleurs, l’expansion rapide des services financiers numériques (SFN), notamment les services d’argent mobile, apparaît comme un nouveau moyen d’assurer l’inclusion financière à Madagascar, en particulier pour les résidents les plus pauvres et mal desservis des zones reculées. Les autorités ont investi dans l’amélioration des informations dans le secteur du crédit moyennant la mise en place d’un registre public du crédit et du nouveau bureau des crédits privés, avec le soutien du Groupe de la Banque mondiale. Certaines banques et institutions de microfinance ont commencé à tirer parti d’un partenariat avec des opérateurs d’argent mobile pour améliorer la couverture dans des zones auparavant non bancarisées. L’approbation des demandes de licence en instance des établissements de monnaie électronique devrait accroître la concurrence en matière de prix et de qualité dans le secteur, étant donné qu’il n’y a qu’un seul fournisseur de monnaie électronique autorisé par le régulateur en avril 2020.
Recueillis par R.Edmond