La perspective de l’accueil du 19e sommet du COMESA en 2016 remet sur le tapis la grande place que peut prendre la Grande Ile au sein de ce grand marché interrégional
Ces dernières années, les instances dirigeantes du COMESA ont déployé des efforts supplémentaires pour engager des contacts avec des pays potentiels notamment le Mozambique, l’Angola, le Soudan du Sud et Madagascar.
Place minime. Pour Madagascar plus particulièrement le 18e sommet du COMESA qui s’est déroulé en mars dernier à Addis-Abeba, manifeste les intérêts des pays membres quant à la capacité de la Grande Ile de jouer un rôle de premier ordre au sein de ce grand marché.
En somme, Madagascar a sa place à prendre au sein du COMESA où jusqu’à maintenant, le pays n’a encore qu’une place minime. La preuve, la part de marché de Madagascar au sein du COMESA est de 2 %. En 2010 et 2011, les exportations vers la SADC et le COMESA s’élèvent en moyenne à 5 % et 4 % respectivement, tandis que les importations sont en moyenne de 12 % pour la SADC et 8% pour le COMESA. En tout cas, Madagascar reprend petit-à-petit sa place au sein du COMESA. Ainsi par exemple si le commerce intra-COMESA a augmenté de près de 8 % entre 2012 et 2013, c’est grâce notamment à l’apport de certains pays membres comme le Burundi, la RDC, le Swaziland, l’Union des Comores et Madagascar. Pour Madagascar, notamment, en 2013, les exportations et importations intra-COMESA ont augmenté respectivement de 77 % et de 5 %.
Banque de la ZEP. L’un des avantages dont pourrait bénéficier Madagascar dans le renforcement de son adhésion, est par exemple la possibilité de tirer des fonds de la banque de l’Afrique Orientale et Australe pour le Commerce et le Développement (banque de la ZEP), une institution du COMESA qui peut fournir une assistance financière et technique, et promouvoir ainsi le développement social et économique. En effet, le mandat de la banque de la ZEP est de financer et de promouvoir le commerce, le développement socioéconomique ainsi que l’intégration régionale. Ses statuts prévoient également la mise en place et l’administration des fonds spéciaux dans la région. La banque de la ZEP s’acquitte de son mandat en complétant les activités des agences de développement nationales des Etats membres et en coopérant avec d’autres institutions et organisations publiques et privées nationales et internationales, qui sont intéressées par le développement économique.
Gamme d’activités. Les interventions de la banque de la ZEP dans la région COMESA couvrent une gamme d’activités, notamment le financement de projets d’infrastructures ; le financement du commerce de services ; la mise en place d’un fonds pour les infrastructures ; la formation d’un nouveau système de financement du commerce pour attirer les investissements dans la région COMESA. Pendant les deux premières années du Plan d’entreprise (2012-2017), la banque a approuvé un total de 47 projets pour un montant de 886 millions USD, et financé 41 projets, soit 655 millions USD. Les décaissements en faveur de projets d’infrastructures ont totalisé 495 millions USD en 2014 dont 40 % sont allés aux secteurs suivants : l’énergie, l’infrastructure, la production manufacturière et les industries lourdes. La Banque de la ZEP intervient, par ailleurs, dans l’appui aux agriculteurs. Et ce, en travaillant avec des sociétés commerciales pour soutenir les petits agriculteurs, en mettant à leur disposition des intrants agricoles, tels que les semences, les engrais et les matériels. A cet égard, les lignes de crédit suivantes ont été accordées aux petits agriculteurs : 110 millions USD au Malawi, 40 millions USD au Kenya, 45 millions USD en Tanzanie, 62 millions USD en Zambie et 13 millions USD au Zimbabwe.
Notation internationale. Bref, les autorités et le secteur privé malgaches devraient multiplier les actions pour bénéficier des offres financières et techniques de la Banque de la ZEP. Une banque de grande référence puisqu’elle a été notée par deux agences de notation internationale. A savoir Fitch et Moody’s. En 2012, Fitch a par exemple révisé les perspectives de la Banque, de stables à positives, et en 2013, a la notation internationale à long terme de BB- à BB avec une perspective stable. Une stabilité qui sert en tout cas les économies des pays membres du COMESA où Madagascar a une place à prendre.
R.Edmond.
