30 930 Ha de rizières inondées dans toute la région Boeny. Des pertes agricoles importantes sont observées dans l’un des greniers à riz du pays. La récolte de cette année pourrait considérablement être impactée.
17 000 à 20 000 tonnes de riz pourraient être irrécupérables. Des pertes estimées en termes de production rien que dans le district de Marovoay, selon la direction régionale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Boeny, suite aux récentes intempéries qui ont frappé le pays. Sept communes dudit district seraient les plus touchées par les inondations. Les communes en question disposant de vastes périmètres agricoles inondés sur lesquels sont principalement cultivés du riz et des produits de subsistance comme le maïs, le manioc et les patates douces. Compte tenu de la situation qui prévaut actuellement dans les districts de la région Boeny, la direction régionale de l’agriculture émet « des craintes quant aux récoltes du mois d’avril prochain ». « Le riz cultivé sur les périmètres agricoles inondés est actuellement au stade de montaison. Il se pourrait qu’une importante quantité ne puisse pas survivre. Les pertes en termes de rendement seront donc énormes », a-t-on avancé. Par ailleurs, les impacts des dégâts devraient être « ressentis à partir du mois de mai ou juin prochain ». « La population de Marovoay devrait, cette fois-ci, se rabattre sur du riz de qualité stock tampon », prévient déjà la direction régionale de l’agriculture Boeny. Par ailleurs, des pertes sur des cultures de subsistance sont également enregistrées. Les statistiques avancées par la direction régionale de l’agriculture Boeny font état de « 860 Ha de champs de maïs, de patate douce et de manioc » inondés.
Infrastructures. Des dégâts matériels considérables sont également observés dans les districts de la région Boeny. Les premières estimations font état de destructions liées aux infrastructures agricoles tels les barrages ou encore les canaux d’irrigations. Par exemple, le canal principal et les canaux secondaires d’Ankazomborona, dans le district de Marovoay, sont détruits à 100%, rapporte la direction régionale de l’Agriculture. Les travaux de réhabilitation sont prioritaires étant donné que les dégâts touchent environ 3 000 ménages, d’après toujours notre source. Il conviendrait toutefois de noter que les évaluations des dégâts matériels ne pourraient se faire qu’une fois que l’eau se soit retirée. « Il nous faut attendre environ dix jours, le temps que l’eau se retire pour observer l’étendue des dégâts », explique la direction régionale de l’agriculture. Pour l’heure, des informations remontées auprès de la direction en question font savoir que les pertes matérielles sont considérables. D’autres sources dans le district de Marovoay interpellent également sur la nécessité pour l’Etat central de procéder à la distribution de semence aux paysans des zones concernées. « Nous avons vu que l’Etat s’active pour venir en aide aux sinistrés. Nous en faisons partie mais nous n’avons pas encore reçu la visite de responsables étatiques en ce qui concerne la relance de nos activités agricoles. Nous avons grandement besoin de semence pour préparer les mois à venir et pour limiter les lacunes en termes de récolte », s’est exprimé un paysan de Tsararano, Marovoay, joint au téléphone. Des dégâts similaires à ceux observés à Marovoay ont également été évoqués pour la région Alaotra Mangoro. La pénurie de riz est plus qu’à craindre cette année.
José Belalahy