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lundi, juillet 7, 2025
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Interview : Hoërson Rasolo, sonorisateur et technicien sonore 

Durement frappé par la crise sanitaire actuelle, le secteur du spectacle, impliquant plusieurs métiers, est en train de toucher le fond. Hoërson Rasolo, ou Vitam dans le milieu de la sonorisation, livre sans détour ses doutes, ses espoirs et l’état d’esprit des professionnels comme lui.

Midi Madagasikara : L’industrie du spectacle malgache est terriblement affectée par le confinement partiel. Parlez-nous de la situation. 

Vitam : « En difficulté, vraiment en difficulté… Plus de contrat et tous les contrats déjà passés ont dû être annulés. Nous discutons, entre professionnels du secteur, sur ce qu’il y a à faire ou à entreprendre, mais le fait est que nous n’avons pas de syndicat comme les autres secteurs. Nous avons donc un gros problème. Nous n’avons d’autre choix que de laisser les choses arriver telles qu’elles sont. Attendre, tout en se soumettant aux consignes données par l’Etat. »

Midi : La crise risque d’être longue. L’économie malgache, comme celles des autres pays affectés, sera en difficulté. Comment appréhendez-vous le futur ? 

Vitam : « Ce que nous redoutons le plus, c’est l’après-crise. Ce sera à ce moment que nous pourrons évaluer si nous avons une chance de nous en sortir ou pas. Ce qui est sûr c’est que la plupart des gens seront à court d’argent. La situation actuelle, nous pouvons encore nous y faire, mais l’après, ce sera vraiment un désastre. Après le confinement, les gens vont se refaire, l’économie va tourner au ralenti, sans parler de ceux qui ont contracté des crédits. Il est donc évident que le secteur du spectacle ne sera pas le premier à redécoller. Comme je l’ai déjà dit, notre problème c’est que nous n’avons pas de syndicat. Du coup, nous n’avons pas encore discuté avec les autorités compétentes. Nous avons cependant lancé des « topics », avançant le fait que les propagandes sont lointaines, on nous a donc oublié. »

 

Hoërson Rasolo, alias Vitam, est connu dans le milieu du spectacle pour avoir sonorisé les concerts des grands de la musique malgache. (Photo fournie)

Midi : Vous avez lancé une campagne d’alerte sur les réseaux sociaux, comment cela se présente ?

 

Vitam : « Nous diffusons nos photos en plein travail pour qu’on nous considère. Nous préférons ne pas trop parler. Cependant, recevoir de l’aide sans syndicat, c’est quasiment impossible. Mais je ne peux pas prédire le futur. Au sommet, notre président connaît bien notre situation, j’en suis sûr. Par contre, l’entourage, je ne sais pas. Il y aurait eu des discussions rassemblant les techniciens, les artistes et les organisateurs. Mais, je ne connais pas la suite. Ca a démarré sur les réseaux sociaux. »

Selon vous, combien d’individus sont affectés par cette situation dans votre secteur ? 

Vitam : « On parle ici de milliers, voire plus, de personnes affectées, puisqu’on ne parle pas seulement de techniciens du son et d’artistes. Mais il y a un ensemble de métiers derrière : le transport, les « roadies », la lumière, la sécurité… C’est tout cela. Pour ma part, je perds deux millions d’ariary de chiffre d’affaire par mois puisque j’ai aussi du matériel de sonorisation. Bref, les pertes dépendent de la compétence et des missions de chacun. »

Midi : Pour le moment, que conseillez-vous pour y faire face ? 

Vitam : « Pour moi, il faut rester à la maison, porter des masques, se laver les mains et suivre les consignes. Le mari de ma sœur est atteint du COVID–19 en Angleterre et je ressens ses tourments. »

Recueillis par Maminirina Rado

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