Avant son concert au Cgm Analakely, samedi après-midi, où Mendrika a présenté son album « Rengodona », avec des invités comme Nyony, son frère et Manou Radonason. Le batteur légendaire a accordé quelques minutes à une séance de questions/réponses.
Midi Madagasikara : Comment vous souvenez vous de vos débuts ?
Mendrika Rasolomahatratra : J’ai enregistré mon premier disque de 45 tours à l’âge de 14 ans, j’étais le batteur du groupe « Vaillant », un artiste de Majunga. C’était un slow. Parmi tous mes frères, c’est moi qui me suis distingué, parce que j’ai joué de la batterie. Comme vous le savez, mes frères ont tous opté pour la guitare et la basse. Je peux dire que je suis autodidacte. Les références de l’époque, comme nous avons grandi à Diego Suarez, c’étaient les batteurs des groupes comme Vikings ou Les Requins. Le titre phare était « Lola Lola », un morceau de rock. Ce qui veut dire que le rock était venu de l’étranger et tout le pays s’en est approprié. On ne peut pas dire où est né le rock malgache.
M.M : Ensuite, tout s’est rapidement enchaîné…
M.R : Plus tard, je suis devenu musicien professionnel. Durant l’année ’90, je suis allé à un festival international avec Régis Gizavo en tant que batteur. J’ai alors accompagné Olombelo Ricky, Bodo, Rija Ramanantoanina, Lalatiana, Mily Clément… Durant les festivals comme Madajazzcar, j’accompagne des musiciens étrangers. Je tiens à préciser que je vivais de la musique, de la batterie. Cela fait maintenant 27 ans que j’enseigne la batterie. J’ai vu passer Titan, Bolo Rakoto David, un membre de Mage 4.
M.M : On parle souvent du « kidombaramita kidom-ta » pour rassembler les rythmiques du terroir, pouvez-vous éclairer les novices sur ce sujet ?
M.R : Le « kidombaramita kidomy ta » est une rythmique, un langage. Il y en a plusieurs comme le « kidodo » et d’autres. Le « kidombaramita kidomy ta » est plutôt pratiquée dans le centre du pays. Dans le Nord, il y a le « kidodo », une danse pédestre et qui a été transférée dans le salegy par exemple. Le rythme malgache est moulé par son quotidien et devient une rythmique, pour arriver jusqu’à la batterie. Comme la langue malgache, elle est unique, avec des variations certes. C’est une bénédiction pour nous. C’est pour cela que je tiens à préciser que les Malgaches s’approprient facilement les rythmes dans l’apprentissage. Bébé, il est bercé par les comptines, comme « Doroka zaza, doroka zaza… », c’est de la rythmique. C’est une culture. Les « isa ny amontana, roa ny aviavy, telo fangady… », cela fait aussi partie des rythmiques. Notre langue, notre manière de parler, on peut les retraduire en rythmique.
Recueillis par Maminirina Rado