Les trois ministères en charge de la Santé, du Commerce et de l’Environnement prévoient d’élaborer une loi interdisant la vente des pesticides hautement dangereux sur le marché. Le Nuvan en fait partie.
Un vrai danger public ! C’est ainsi que le ministère de la Santé publique définit certaines catégories de pesticides vendues sur le marché y compris dans les épiceries. C’est le cas pour le Nuvan dont l’ingrédient actif est le « dichlorvos », interdit dans plusieurs pays. Il est très toxique par toutes les voies d’exposition, irritant pour la peau et les yeux d’après Maminiaina Andrianarivelo, responsable produits chimiques-santé auprès du ministère de la Santé. Sur les 78 cas d’empoisonnement aux pesticides enregistrés au service de réanimation médicale du Centre hospitalier universitaire (CHU) Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA) en 2016, 81% concernent l’ingestion de Nuvan. Les organophosphorés (pesticides) sont impliqués dans 55% des volontaires vus et traités au sein de ce service, selon toujours les statistiques dudit ministère.
Législation. Pour faire face à ce danger imminent, le ministère de la Santé prévoit d’élaborer une loi sur les pesticides avec le ministère du Commerce et celui de l’Environnement pour réglementer la vente de ces produits sur le marché. Le Nuvan est présent sur les étalages des épiceries de quartiers alors que leur mise en vente nécessite une autorisation émanant du ministère de l’Agriculture. Faute de connaissance, certains utilisent ce produit pour enlever les poux de tête ainsi que les lentes bien accrochées aux cheveux des enfants et il s’avère efficace. D’autres les utilisent pour mettre fin à leur souffrance en recourant au suicide. En attendant l’élaboration de cette loi, Maminiaina Andrianarivelo a indiqué que les sensibilisations du grand public sur la nocivité de certains pesticides seront davantage renforcées. L’UNIMINTOX 08 04 23 reste également fonctionnel pour toutes les personnes victimes d’intoxications ayant besoin d’assistance.
Narindra Rakotobe
