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samedi, décembre 21, 2024
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Invasion de crapauds venimeux à Toamasina : Une menace pour l’écosystème malgache

Le duttaphrynus melanostictus est un animal nocturne, il vit en général dans les milieux insalubres, mais peut s’adapter à tous les terrains, et a un régime alimentaire opportunistique.
Le duttaphrynus melanostictus est un animal nocturne, il vit en général dans les milieux insalubres, mais peut s’adapter à tous les terrains, et a un régime alimentaire opportunistique.

Cette nouvelle race de crapauds nuisibles peut envahir tout le pays en un rien de temps vu qu’ils se reproduisent très vite. 

Leur nom scientifique est le duttaphrynus melanostictus, et ils sont communément connus sous le nom de « crapaud buffle », aussi appelés par certains habitants de Toamasina : «radaka boka, radaka mainty, radakam-boay,… », ce sont les crapauds envahisseurs récemment découverts à Toamasina. Ainsi, grâce aux enquêtes menées par une équipe de chercheurs dirigée par le Dr Roger Daniel Randrianiaina du département de Biologie Animale de la Faculté de Sciences de l’Université d’Antananarivo dans les lieux où l’on a trouvé ces animaux toxiques, il y a quelque temps de cela, des informations exactes le concernant sont maintenant disponibles. Les résultats de ces descentes sur terrain ont même fait l’objet d’une conférence de presse hier à Ankatso.

« Selon nos estimations, ces crapauds venimeux ont été introduits dans le pays à partir de 2011, ou un peu plus auparavant, en suivant des conteneurs ou en ayant été emportés par erreur avec d’autres animaux qui ont fait l’objet d’importation pour des parcs ou aires protégées malgaches. Il se pourrait qu’ils soient issus du continent asiatique, mais vu que nous sommes maintenant en pleine phase d’analyse moléculaire, nous ne pouvons pas être encore en être sûrs à 100 %. En attendant, l’on sait seulement qu’ils ont une vitesse de reproduction très rapide car une femelle adulte peut pondre jusqu’à 40 000 œufs par an. Dans les zones humides, ces animaux peuvent pondre deux fois en une année, soit 80 000 œufs pour une seule femelle. Et ils peuvent vivre jusqu’à 10 ans. En outre, ces bestioles peuvent survivre dans les zones comprises entre 0 à 2 000 m d’altitude par rapport au niveau de la mer. Or, les Hautes Terres  malgaches ne sont qu’à 1 200 m. Donc, ils peuvent envahir tout le pays», rajoute le Dr Roger Daniel Randrianiaina. Ce qui signifie en quelque sorte qu’en étant venimeuses et nuisibles, ces bestioles pourraient devenir une menace pour l’écosystème à Madagascar. «Nous avons un écosystème déjà en équilibre. Et l’intrusion d’une nouvelle espèce nuisible pourrait tout chambouler. D’ailleurs, ils peuvent mettre en danger les autres espèces d’amphibiens endémiques du pays vu qu’ils sont porteurs du champignon chytrid, une maladie d’amphibien», rajoute Joseph Christian Randrianatoandro, membre de l’Herpology Program Manager Madagasikara Voakajy.  En fait, selon toujours les estimations des scientifiques du département biologie animale, les surfaces envahies par ces animaux sont maintenant aux alentours de 100 km2 et pourraient même être plus. « Certaines personnes ont même affirmé en avoir trouvé à Brickaville et à Antsampanana, mais on n’a pas encore pu vérifier », rajoute-t-il.

Pas d’impacts directs. Le duttaphrynus melanostictus peut tuer tous les animaux prédateurs qui les avalent : serpent, oiseaux, mammifères… Mais les animaux domestiques en sont épargnés vu que ces derniers savent déjà qu’il ne faut pas y toucher, confient toujours les scientifiques. Ainsi, ces derniers de fausser la rumeur qui courent que ces animaux peuvent rendre malades les individus qui les ont écrasés par erreur. « On peut les toucher. Mais il faut seulement bien se laver les mains après tout contact avec eux sinon on risque d’avoir des intoxications alimentaires, des problèmes de tension, de maladies du système nerveux… Par contre, ils peuvent être porteurs de vers parasites qui peuvent causer des maladies de filariose», poursuit le Dr Roger Daniel R. Ainsi, selon toujours les explications, la seule façon d’éradiquer ces animaux nuisibles sur le territoire malgache (surtout à Toamasina et ses alentours) est jusqu’ici, de les capturer et de les tuer.

A l’heure actuelle, un programme national de lutte contre ces animaux nuisibles est sur le point d’être élaboré, dont Joseph Christian Randrianatoandro en est le Coordonnateur National. En fait, les activités principales d’un tel programme sont effectivement d’organiser une campagne de communication pour les communautés de base sur l’existence de ces animaux, la poursuite des recherches scientifiques, la mise en place d’une campagne d’éradication, le contrôle de tous les ports du pays, et le contrôle de l’état de santé des autres espèces endémiques qui peuvent être en relation avec eux. Ce programme est actuellement en pleine négociation avec l’Amphibien Survival Alliance (ASA) en termes de financement.

Arnaud R.

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