Les moyens de lutte terrestres sont insuffisants face au développement des essaims de criquets migrateurs sillonnant le nord et le nord-ouest de l’aire grégarigène transitoire.
Ces criquets migrateurs se dirigent vers le centre de l’Aire de Multiplication Initiale et de l’Aire Grégarigène Transitoire en empruntant leurs routes habituelles. Des interventions aériennes s’avèrent ainsi primordiales pour faire face à cette situation étant donné que les moyens de lutte terrestres sont insuffisants, d’après les informations publiées par le centre national de lutte antiacridienne IFVM. Raison pour laquelle, le ministère en charge de l’Agriculture et de l’Elevage mène une lutte aérienne depuis quelques jours en ciblant en particulier les régions de Menabe et d’Amoron’i Mania.
Environ 6 000 litres de pesticides
D’aucuns reconnaissent que les invasions de criquets menacent l’agriculture, l’une des activités principales des populations en milieu rural, servant de moyens de subsistance pour la plupart d’entre elles. Ce qui pourrait également provoquer un risque d’insécurité alimentaire. Ainsi, dans le cadre de cette lutte antiacridienne par voie aérienne, le ministère de tutelle a tissé une collaboration avec l’Armée malgache puisque certaines zones infestées sont inaccessibles. Un hélicoptère est mis à disposition de ce département ministériel pour traiter une superficie de 6 000 hectares pendant 15 à 20 jours. En revanche, environ 6 000 litres de pesticides seront utilisés pour éradiquer les criquets, grâce à un soutien financier du programme DEFIS ou programme de Développement des filières agricoles inclusives, financé par le FIDA (Fonds International de Développement Rural). Près de 1 500ha ont été traités par voie aérienne. Cette lutte aérienne se poursuit actuellement, a-t-on évoqué.
Plus de 30 000 ha traités
Dans la même foulée, le centre de lutte antiacridienne à Madagascar IFVM affirme que les luttes contre les criquets par voie terrestre se poursuivent encore. Depuis ses interventions en février de cette année, plus de 30 000 ha de zones infestées ont déjà été traités. En dépit de tout cela, des vols clairs et denses ainsi que des essaims de criquets migrateurs persistent toujours dans plusieurs régions pour ne citer que les régions Menabe, Haute Matsiatra, Amoron’i Mania, Atsimo-Andrefana et Ihorombe. Les équipes terrestres ont démarré leurs opérations d’interventions au niveau de trois sites, à savoir au départ de Manja pour la région de Menabe, d’Ihosy pour l’Ihorombe et de Sakaraha pour la région Atsimo-Andrefana. Plus de 150 ha de zones infestées ont été traitées en l’espace de quelques jours, a-t-on fait savoir. En outre, les autorités compétentes ont réitéré qu’il était interdit de collecter des criquets arrosés de pesticides et de les consommer.
Accord de partenariat
Par ailleurs, le centre national IFVM représenté par son directeur général, le Dr Edaly et le projet PICAS -1 ou Pôle Intégré de Croissance Agroindustrielle dans le Sud de Madagascar, financé par la Banque Africaine de Développement, représenté par son coordonnateur national, Pierrot Philippe Randriamampionona, viennent de signer un accord de partenariat. L’objectif consiste à améliorer l’efficacité de la lutte antiacridienne à Madagascar en commençant par le renforcement de capacité de cette structure sous tutelle du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. De nouveaux moyens de lutte contre les invasions de criquets sont ainsi mis à la disposition du centre IFVM, outre le soutien à ses activités opérationnelles contre ces espèces nuisibles qui menacent l’agriculture. Cette convention marquera une nouvelle étape significative dans la lutte antiacridienne, a-t-on évoqué.
Stratégie pour 4 ans
Le ministère de tutelle ne cesse de mobiliser tous ses différents partenaires afin de mener ensemble la lutte contre ce fléau qui constitue un enjeu majeur au développement du secteur agricole à Madagascar. Il continue de proposer des initiatives pertinentes et des solutions adéquates pour une lutte antiacridienne renforcée. Ainsi, pour assurer une lutte plus efficace sur le long terme, une stratégie sur une période de 4 ans vient d’être élaborée avec toutes les parties prenantes. L’objectif vise à contenir les invasions acridiennes et d’éradiquer les criquets ravageurs afin de protéger l’agriculture et de garantir la sécurité alimentaire de la population malgache et atteindre l’autosuffisance alimentaire, a-t-on conclu.
Navalona R.