
Les investissements privés dans le secteur énergétique se multiplient à Madagascar. Et il faudra peut être voir du côté des Chinois pour développer davantage la filière énergétique malgache.
Le président de la République, Hery Rajaonarimampianina était venu en personne pour l’inauguration de la centrale thermique au fuel lourd d’AKSAF Power, une entreprise turque. Financée à hauteur de 80 millions USD, cette nouvelle installation d’Ambohimanambola d’une puissance de 60 Mw qui devrait en principe résoudre en partie les problèmes de délestage sur le réseau interconnecté d’Antananarivo. Mais surtout, ces puissances supplémentaires vont baisser considérablement les subventions que l’Etat accorde à la Jirama.
Clés
En somme, et comme l’a indiqué le Président Hery Rajaonarimampianina, les investissements privés sont actuellement les clés des ressources énergétiques. Et à propos d’investissements justement, les Chinois sont actuellement très en vue, surtout en Afrique. C’est le cas notamment de l’entreprise chinoise Sinohydro qui réalise des merveilles énergétiques en Côte d’Ivoire. En effet, après avoir réalisé avec brio un barrage hydroélectrique de 275 Mw à Soubré, et ce pour un investissement de 500 millions USD, Sinohydro a acquis définitivement la confiance de l’Etat ivoirien. Le gouvernement de Côte d’Ivoire, a décidé de faire, une nouvelle fois appel à Sinohydro pour réaliser un autre barrage hydroélectrique à Gibro-Popoli. D’un coût estimé à 307 millions USD, pour une puissance de 112 MW, ce projet sera une preuve de la compétence chinoise en matière de construction de barrage hydroélectrique.
Politique d’ouverture
Sinohydro se fixe comme objectif de boucler la construction du barrage en seulement 40 mois de travaux. Un barrage qui aura son pesant d’or dans le secteur énergétique ivoirien, puisque sa mise en œuvre permettra de porter le parc de production hydroélectrique de la Côte d’Ivoire à 991 Mw. En tout cas, la politique énergétique ivoirienne devrait servir d’exemple à Madagascar qui est actuellement sur le chemin de la production énergétique en masse, à travers le recours aux entreprises privées internationales ou nationales. Grâce à cette politique d’ouverture, la Côte d’Ivoire dispose maintenant d’un parc de production hydroélectrique constitué de sept barrages : Ayamé 1 et 2 (50 MW) ; Kossou (147 MW) ; Taabo (210 MW) ; Buyo (165 MW) ; Fayé (5 MW) ; et Soubré (275 MW).
Mix énergétique
Voulant se positionner en leader africain dans le domaine énergétique, la Côté d’Ivoire ambitionne de réaliser, d’ici à 2020, l’électrification de toutes les localités de plus de 500 habitants. Pour ce faire, le pays ambitionne d’accroître sa puissance énergétique d’environ 2000 MW à 4000 MW. A cet effet, la stratégie des autorités ivoiriennes repose sur la montée en puissance dans le mix énergétique, de l’hydraulique dont la part doit passer de 30% à 45% d’ici à 2020, auquel s’ajouteront 5% d’autres sources renouvelables (essentiellement le solaire). Ce qui permettra de réduire la part du thermique de 50% et d’alléger la facture de gaz. Et dans ces investissements privés les Chinois sont présents. Un exemple à suivre pour Madagascar.
R.Edmond.