Le secteur privé peut considérablement contribuer à maintenir la viabilité des ressources naturelles. Un engagement plus fort de sa part, combiné à des actions concrètes de gestion durable des ressources naturelles seraient des solutions importantes pour renverser la perte de la biodiversité. Le WWF, une des plus grandes organisations de conservation au monde, ambitionne de mettre à l’échelle ses efforts de conservation à travers le partenariat avec les entreprises dans leurs transitions vers des pratiques plus durables, respectueuses de l’environnement et favorables pour la population.
Impact communautaire positif. Ainsi, des opportunités et outils de financement pour le secteur privé sont à saisir. La preuve, le Dutch Fund for Climate and Development (DFCD) du gouvernement Hollandais prévoit d’apporter des financements conçus pour les investissements verts, ou plus précisément des investissements contribuant au développement durable et à l’atténuation des impacts du changement climatique. Le DFCD est géré par un consortium pionnier composé de Climate Fund Managers (CFM), du WWF aux Pays-Bas, de la SNV Netherlands Development Organisation et la Banque néerlandaise de développement entrepreneurial, FMO. Un fonds portant une valeur de 160 millions d’euros est ainsi destiné aux entreprises désirant mettre en œuvre des projets ayant un impact communautaire positif et intervenant dans des zones à haute endémicité en matière de biodiversité comme Madagascar.
Véritable sanctuaire de la nature. Il est à rappeler que près de 5% des espèces végétales et animales existant dans toute la planète se trouvent sur notre territoire national avec un taux d’endémicité avoisinant les 80%. En outre, les naturalistes y ont répertorié plus de 19 000 espèces végétales et plus de 100 espèces de lémuriens. Raison pour laquelle, ils ont qualifié la Grande Île comme étant un véritable sanctuaire de la nature. En dépit de tout cela, la richesse naturelle unique de Madagascar est confrontée à des défis sans précédent. L’île perd une partie importante de sa forêt en raison de l’agriculture sur brûlis et de la production de charbon de bois pour couvrir les besoins d’une population en croissance rapide. Ses récifs coralliens sont également soumis à des pratiques de pêche non durables. Ces dernières années, l’instabilité politique et la mauvaise gouvernance ont favorisé une augmentation du trafic d’espèces endémiques et de l’exploitation illégale des forêts. Toutes ces menaces sont exacerbées par le changement climatique, a-t-on conclu.
Recueillis par Navalona R.