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lundi, juin 17, 2024
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Invité du Lundi : Mishou Randimbiarisoa « Pour réussir, il faut dépasser les clans »

Mishou Randimbiarisoa, une femme engagée et courageuse.
Mishou Randimbiarisoa, une femme engagée et courageuse.

Femme engagée et chef d’entreprise, Mishou Randimbiarisoa est un observateur averti de la situation économique et socio-politique du pays. Elle donne son constat de la réalité actuelle. Interview.

Midi : Quel est votre constat de la réalité actuelle à Madagascar ?

MR : « C’est un problème de société. Le changement de mentalité est de mise. Il ne faut pas toujours qu’on attende X et Y. Tout le monde est concerné. L’ancien président des Etats-Unis John Kennedy a déclaré : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. » Les critiques doivent aider à développer. Vous n’êtes pas obligé de travailler uniquement avec votre clan. Tout le monde devrait se donner la main. » L’important, c’est comment faire pour développe nos tissus économiques. Ce n’est pas suffisant de dire qu’il y a une mauvaise ambiance avec ces histoires de vindictes populaires par exemple. Nous devrons œuvrer ensemble pour changer tout cela, pour donner de l’espoir à notre prochain. Il n’y a plus de civisme. Si nous sommes unis, plus de couleurs politiques, nous y arriverons. Changeons de mentalité. Travaillons ensemble. »

Midi : Comment voyez-vous la situation politique actuelle ?

MR : « Il y a beaucoup de clans. Pour réussir, il faut dépasser ces clans. Il faut vraiment dépasser le clanisme. Il faut s’ouvrir. A partir de maintenant,  on devrait vraiment affronter ensemble les problèmes. Les Malgaches de bonne volonté doivent s’unir. Si les politiciens veulent se bagarrer, que cela n’interfère pas sur le développement économique. Il faut absolument que le travail avance. Il faut absolument laisser la place à l’économie. S’il y a des gens de l’extérieur qui veulent investir ici, qu’ils viennent. Je ne veux pas dire que les Malgaches sont nuls. On doit améliorer le système judiciaire et foncier. Il faut protéger ces systèmes. Laissons venir les investisseurs. Je suis contre le fait qu’on expulse les investisseurs étrangers dès qu’il y a un conflit. Il faut qu’on arrête de voir que l’ennemi, c’est l’étranger. L’ennemi comme dit Ratsiraka, c’est la pauvreté. »

Midi : La réconciliation nationale pour vous ?

MR : « La réconciliation nationale, c’est changer de mentalité et que X veuille bien travailler avec Y. Les élus et les électeurs peuvent travailler étroitement. Si les « raiamandreny » du FFKM veulent faire quelque chose, cela leur appartient.  Pour moi, la réconciliation nationale, c’est qu’on puisse travailler ensemble même si on n’adhère pas aux mêmes convictions. On peut se réconcilier au niveau des Fokontany, des communes et au niveau de tous. On ne devrait pas être condamné parce que X et Y ne s’entendent pas. On devrait vraiment avoir une sérénité, une politique saine et une politique qui regarde le bien-être des gens. On doit se donner les moyens. Nous sommes une population de jeunes. Comment donner de l’emploi aux jeunes ? Nous n’avons pas le choix. Nous sommes obligés de faire venir les capitaux de l’étranger. Nous sommes très stricts sur la propriété foncière mais il y a le bail emphytéotique. Si j’investis des milliards, il devrait toujours y avoir le respect de ce bail emphytéotique. Il faut des résultats rapides. Donc, il faut donner place aux investissements économiques. Il faut rassurer les investisseurs. Il faut instaurer un environnement serein pour faire venir les investisseurs. »

Midi : Quelles devraient être les trois priorités du régime ?

MR : « Les gens ne sont pas psychologiquement tranquilles. La sécurité est une priorité. Il y a aussi l’énergie. Même si notre énergie est chère, cela ne devrait pas être un problème si les investisseurs sont rassurés de la sécurité de leurs investissements. On doit améliorer notre système judiciaire et foncier. On peut remonter la pente si on arrive à améliorer notre système judiciaire. Les investisseurs ne veulent plus venir en Chine. Donc, c’est une aubaine pour nous. Nous avons une grande chance. Les dirigeants doivent donner le signal fort par la sécurisation  des investissements en améliorant le système judiciaire. Il y a aussi la démographie. On doit la gérer. C’est un grand problème. Et enfin, il faut également la stabilité politique. »

Propos recueillis par R. Eugène

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