
Après le départ de Rijasoa Andriamanana et celui avorté du Pr. Ahmad Ahmad, plus d’un analyste de la vie publique malgache pensent que Naharimamy Irmah pourrait ou devrait quitter Ambohijatovo.
Nonobstant son côté people et légal, le mariage civil de la ministre malgache Naharimamy Irmah et du diplomate américain Wilson Stuart soulève une série de questions relative à la déontologie, à l’éthique ainsi qu’aux usages protocolaires et règles politiques. Est-ce qu’elle va démissionner du gouvernement ? C’est la question que se posent bon nombre d’observateurs qui estiment qu’il y a conflit d’intérêts ou du moins apparence de conflit d’intérêts né de l’union entre le Chargé d’Affaires de l’Ambassade américaine à Tana et la Ministre de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF). En effet, le premier représente les intérêts des Etats-Unis tandis que la seconde défend ceux de Madagascar. Les intérêts des deux pays qui sont l’un et l’autre indépendants et souverains, ne sont pas toujours les mêmes, mais parfois inconciliables voire opposés.
Politically correct. Les missions respectives des « Just married » ne sont pas forcément compatibles. C’est à l’image des plaques d’immatriculation de leurs véhicules de fonction : verte pour l’époux et rouge pour l’épouse. Le mélange pour ne pas dire l’union de ces deux couleurs primaires donne du jaune comme le drapeau du Vatican alors que celui de Madagascar est le « Fotsy, Mena, Maintso » et le pavillon des Etats-Unis, le « Stars and Stripes ». S’ils peuvent les hisser côte à côte à l’entrée de leur domicile conjugal à l’occasion de l’ « Independance Day » et/ou de l’ « Asaramanitra », ce serait plus compliqué pour une cérémonie bilatérale, par exemple, lors d’une signature de convention entre le MPPSPF et l’Ambassade des Etats-Unis qui est différente d’un conseil de famille. Pareil scénario serait peu conforme au « politically correct » ou « political correctness » si cher aux Américains qui prônent d’ailleurs la rectitude et la loyauté diplomatiques.
Ambassadeur. Dans ces conditions, Wilson Stuart qui est en poste depuis août 2017 pourrait-il alors rendre son tablier ? C’est l’autre question soulevée dans les salons où l’on tient à faire remarquer qu’un diplomate reste en général 3 à 4 ans dans un pays. S’il ne démissionne pas ou se met d’office en position de retraite, sa femme le suivra logiquement dans son prochain lieu d’affectation ou d’accréditation. Dans ce cas de figure, elle devra renoncer à son portefeuille ministériel sans possibilité de le récupérer ultérieurement son siège de député. En effet, contrairement à un ministre non reconduit, un membre du gouvernement démissionnaire ne peut plus reprendre son mandat à l’Assemblée nationale. Et si Irmah Naharimamy venait à être nommée au 2374, Massachussets Avenue à Washington D.C où le poste d’Ambassadeur est encore vacant ? En tout cas, avec leur alliance (au propre comme au figuré), les « Just married » s’exposent à un « risque inhérent » de conflit d’intérêts, même si cela ne les empêchera pas de vivre heureux.
R. O