En plein jour, aux environs de midi, des coups de feu ont retenti au quartier populaire d’Isotry. La situation a vite mis aux aguets les milliers de gens venus nombreux sur place pour faire des courses dans le marché à ciel ouvert, tous les samedis. «J’ai vu quatre hommes en treillis entrer dans une boutique appartenant à un ressortissant indopakistanais. Les assaillants étaient vêtus d’uniforme noir et de chaussures militaires. Ils étaient munis de kalachnikov » a-t-on appris d’un témoin oculaire. Un autre explique qu’il a vu les bandits prendre la poudre d’escampette, quelques minutes après leur forfait. « Ils emmenaient avec eux une sacoche qui est probablement pleine d’argent. Les bandits ont pris en courant le chemin qui mène vers la ‘petite vitesse’. Des éléments des forces de l’ordre débarquaient sur place et ont tenté vainement de rattraper les malfrats » a-t-il rapporté. Les milliers de gens qui allaient dans tous les sens, ce jour-là, n’ont pu rien faire face aux menaces des bandits. Ces derniers d’ailleurs continuaient de tirer dans l’air pour intimider les passants, devenus alors des simples spectateurs passifs de cette attaque en plein jour. Sur place, nous avons appris que les bandits ont tiré sur le propriétaire des lieux. Grièvement blessé, ce dernier a succombé à ses blessures après une tentative de réanimation à l’hôpital Hjra. Cet acte a vite fait le tour du quartier et a généré les débats au grand marché d’Isotry. Les gens étaient visiblement dépassés par la circonstance. « On admet que l’insécurité est partout. Mais lorsque les bandits tuent en plein jour, dans un marché à ciel ouvert, la situation mérite d’être traitée avec sérieux par les responsables de la sécurité publique » se plaint un citoyen venu faire ses courses, comme il le fait tous les samedis. Ce fait, qui est devenu pourtant un banal fait-divers, puisque l’insécurité est au summum, laisse penser que la vie des « Karàna » n’est jamais rassurée dans la capitale. Ils sont parfois soumis aux kidnappings et aux autres attaques en tout genre. Mais ils acceptent cette réalité, puisque leur business est surtout juteux à Tana.
D.R