Le coordonnateur des Nations Unies soutient que l’instabilité politique compromet les efforts de développement.
La situation politique mouvementée par la persistance du choc entre les partisans du régime et l’opposition inquiète les acteurs du développement. Et si certaines voix font déjà appel à un dialogue entre les protagonistes pour désamorcer la crise qui se trame, d’autres, et ce ne sont pas des moindres, clament haut et fort les risques qui peuvent être encourus par le pays si la situation dégénère. Il s’agit, notamment, du coordonnateur résidant des Nations-Unies à Madagascar, Issa Sanogo, qui a tiré sur la sonnette d’alarme. « Le développement durable a horreur de l’instabilité sociopolitique », a-t-il martelé. « Que ce soit la communauté internationale, les politiciens, la société civile, ou la population, on a tous intérêt à ce que la quiétude des Malgaches soit préservée, que la consolidation de la paix ou plutôt la stabilité soit préservée, pour qu’on puisse regarder de l’avant pour le développement qu’on recherche tous », a soutenu, hier, Issa Sanogo, à l’issue de son entretien avec le président du Conseil du Fampihavanana Malagasy.
Prévention. Depuis deux semaines, la tension politique est à son comble. Les tenants du pouvoir et les opposants se sont engagés à une bataille qui risque de dégénérer. La crise a déjà pointé son nez, redoutent beaucoup d’observateurs, mais jusqu’à présent, elle est évitée de justesse. Le mouvement mené par l’opposition, qui a failli mettre le feu aux poudres, s’essouffle. Mais ses leaders promettent de poursuivre « sous une autre manière ». C’est dans ce cadre que ce représentant permanent du Secrétaire général des Nations Unies dans le pays a rendu visite, hier, au président du Conseil du Fampihavanana Malagasy. On a « à cœur la question de la prévention et de la stabilité sociopolitique », a annoncé Issa Sanogo.
Crédibilité. Les Nations Unies tendent alors la main au CFM pour essayer de tuer dans l’œuf la crise qui se plane à l’horizon. « Il est tout à fait normal que nous travaillions ensemble parce que la principale attribution du CFM concerne la consolidation de la paix et, la représentation des Nations-Unies qui a un agenda clair sur le développement durable », a soutenu hier le coordinateur résident des Nations Unies. « Il vaut mieux prévenir la crise plutôt que de laisser le pays s’y enfoncer pour finalement prendre des mesures adéquates. Mieux vaut prévenir que guérir », a quant à lui, annoncé, le président du CFM, Alphonse Maka. Toutefois, faut-il rappeler que cet organe aura encore fort à faire pour gagner en crédibilité au sein de la classe politique.
Rija R.