
Ce programme appuie le Cluster Tsimoka ou Madagascar Quality Handicraft pour améliorer la qualité des produits artisanaux destinés à l’exportation.
Le secteur artisanat nécessite toujours une créativité. « Les artisans malagasy ont bien de l’expérience en la matière mais ils ont toujours besoin d’une formation systématique surtout dans le domaine du design afin de suivre la tendance sur le marché international qui est en évolution permanente. Raison pour laquelle l’ITBM (International Trade Board of Madagascar) a sollicité l’appui d’un designer, en l’occurrence Sarah Viguer, professeure agrégée en Arts Appliqués, travaillant à Paris, pour former des paysans au sein du cluster Tsimoka ou Madagascar Quality Handicraft », a expliqué Anoushka Razakandisa, le secrétaire général de l’ITBM, lors de la remise de certificat aux participants jeudi dernier à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo.
Projet élaboré. Dans le cadre de cette formation, les artisans ont pu développer leurs talents via la création de nouveaux formats de présentation de produits inhabituels tout en valorisant les matières premières existantes. A titre d’illustration, « ces créateurs utilisent souvent l’œillet pour servir de fermeture de sac. Puisqu’il s’agit d’un produit importé, ils peuvent valoriser les cornes, une matière première locale comme produit de substitution. Par contre, le style de présentation des articles confectionnés à base de fibres végétales sous forme de pliage ou d’une autre forme géométrique commence à être maîtrisé par les artisans », a-t-elle évoqué. Notons que chaque participant a élaboré un projet suite à cette formation en design. Certains ont, entre autres, transformé les écorces de baobab recyclées pour fabriquer une pochette selon un principe géométrique spatial. D’autres ont développé une recherche en textile via la technique du smock sur rabane. Un projet de broderie faite main sur une sélection de tissus nobles de l’Ouest et du Sud de Madagascar y a été également présenté tandis qu’une société spécialisée en matières de linge de maison a su valoriser l’exploitation de fibre végétale de raphia mélangée avec du jean recyclé pour confectionner un doudou pour enfant, une trousse et des tapis.
Identité culturelle. En fait, à part la valorisation des matières premières locales, les artisans formés ont dû mettre l’accent sur l’identité culturelle du pays. « Parmi ces 15 artisans formés, certains d’entre eux sont des formateurs issus du programme PROSPERER. A leur tour, ces formateurs encadrent des paysans dans les régions d’intervention de ce programme. En principe, chaque atelier d’artisanat doit disposer d’un designer qui s’occupe uniquement de la création et de la tendance sur le marché international sans oublier l’amélioration de la qualité. Mais chez nous, les artisans sont à la fois créateurs, chefs de production et propriétaires de leurs ateliers. C’est pour cela qu’on a toujours besoin d’une formation systématique en design », a conclu Anoushka Razakandisa.
Navalona R.