Lundi 21 novembre 2022, des vidéos sont publiées sur les réseaux sociaux à propos du chanteur qui a porté haut l’étendard malgache. Autant le président du syndicat, les artistes du Nord que les fans, tous ont la même voix avec un ton triste « sauvez Janga Ratah! ».
Il est sur un lit d’hôpital de Befelatanana depuis quelques semaines. La formation d’Iharana demande de l’aide à ses convaincus. Des annonces ont circulé sur les réseaux sociaux, dédiées aux artistes et surtout à tous les inconditionnels qui ont dansé sur ses rythmes du manganja et du salegy.
Jusqu’ici la famille n’a pas dévoilé la cause de la maladie. Mais en le voyant sur la vidéo que Jaojoby a postée sur son mur, l’artiste est totalement affaibli. « Je suis ici, à Befelatanana, notre ami Janga Ratah est grièvement malade, comme vous pouvez le constater. Nous crions à l’aide, auprès de tous ceux qui le connaissent…», a affirmé le roi du salegy, hier vers 15 heures. À son tour, avec la voix étranglée, le chanteur atteste que sa santé ne connaît pas d’évolution depuis son hospitalisation.
Ces derniers temps, les artistes malgaches occupent indûment les lits dans des hôpitaux. Atteints de maladies graves, certains succombent, parce qu’ils n’ont, malheureusement, pas eu la chance d’être aidés à temps, à défaut de collectes suffisantes. Pourtant, ils sont souvent sollicités pour surchauffer les cérémonies officielles, et les soirées bling-bling que les surintendants du pays proposent. Les artistes leur livrent de belles soirées mais, lorsque ces « amuseurs » sont épuisés, rares sont ceux qui s’assoient à leur chevet.
À titre de rappel, Ratah François a hissé haut le drapeau malgache dans la région du Sud-Ouest de l’Océan Indien. Les îles voisines, en l’occurrence, Mayotte et La Réunion connaissent ses chansons. Les habitants de ces départements français, ayant des ascendants malgaches, certifient que la musique de l’artiste les transporte. Effectivement, le son de l’accordéon retrace le chemin parcouru par leurs ancêtres. Janga Ratah compose la musique de l’âme. Et grâce à lui, la sonorité manganja résonne. Ce rythme du terroir que pratiquent les bouviers au fin fond de la brousse de Vohémar, où l’interprète de Berimorimo a puisé ses inspirations. En outre, il a également mis en avant la culture de la partie Nord-Est de la Grande-Ile. Depuis 2016, il n’a pas posé ses valises. Il a effectué des tournées à l’extérieur des frontières malgaches, notamment en France pour offrir un concert à la diaspora malgache. Une rencontre inoubliable !
Janga Ratah ne compte pas signer sa retraite. Il veut encore monter sur scène. Qui ne connaît pas ses habits de prince ? Sûrement, il désire encore les mettre et retrouver ses convaincus en leur disant « tonga ny ambatako leroa a ! », pour affirmer sa présence.
Iss Heridiny