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lundi, novembre 25, 2024
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Jao Arsène : L’art vestimentaire est aussi une revendication identitaire

Jao Arsène est convaincu que « la révolution culturelle commence par l’art de se vêtir».

Avant d’être un art, les habits servaient à couvrir le corps. Du temps de la période clanique, les Malgaches portaient des morceaux de tissu fabriqués avec des matières végétales tressées. Par la suite, la manière de se vêtir a connu une évolution suivant l’époque…

En effet, l’art vestimentaire malgache intéresse bon nombre de chercheurs, de diverses disciplines, en l’occurrence ici la science sociale. Jao Arsène, un sociologue de formation, est fasciné par le changement progressif de l’habillement des Malgaches. « Tout d’abord, le lamba est un mot que tous nos compatriotes utilisent pour dire vêtements. Partout où l’on va, du nord au sud, de l’est à l’ouest, les Malgaches disent lamba. En fait, cela sert à se protéger contre le froid ou le chaud, cela dépend des mailles, cela s’appelle mitafy. En outre, chez les Mahafaly, le tissu est non seulement une couverture, mais utile pour s’asseoir. Ils s’accroupissent et entourent leurs hanches et leurs jambes avec une large étoffe pour se maintenir en appui », a-t-il certifié. 

L’habit fait l’ampanjaka

Pendant la période des royaumes, les souverains s’habillaient différemment. Les ampanjaka sakalava avaient un style vestimentaire assez particulier. Au début, c’était une fibre textile composée de matière filamenteuse, fine et brillante. La brillance est le symbole de la lumière, de la réussite et surtout de la richesse. Pour les nobles, l’étoffe relate l’appartenance sociale. « Le gôra, lamba landy, le Sobahia marquent l’identité d’un groupe humain », ajoute-t-il. L’enseignant-chercheur a également remarqué que les vêtements traditionnels se vendent dans les boutiques. « L’année 2010 était significative pour les africains en général, en particulier pour nous les malgaches. Je dirai qu’un courant de pensée a été développé. Alors, chez nous, cela s’est manifesté surtout dans la mode. Ils mettaient des lambahoany, cousaient des robes ou des costumes en sobahia. Cette manière de faire a tout de même interpellé les anciens. Pour certains, c’est de la désacralisation. Mais, je dirai que c’est une revendication identitaire », argumente le sociologue. Les confectionneurs ont toutefois brassé le moderne et la tradition, selon la disponibilité des matières. 

En effet, l’habillement est un moyen pour affirmer la malgachéité, le sentiment d’appartenance. Partout dans le pays, les linges sont précieux. C’est, en quelque sorte, le signe de la maturité et la sagesse, d’où le proverbe « fady manary lamba », littéralement « les vêtements, cela ne se jette pas ». 

Iss Heridiny 

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