
Antsiva Andriamasimanana va monter sur la scène du Fara West samedi à partir de 20 h. Un concert qui vaut le détour dans un cocon musical perché sur les hauteurs d’Antananarivo.
Le jazz féminin va être porté par la jeune Antsiva demain soir à partir de 20 h. Un nom qui sonne résolument musical. Mais pour donner du volume aux titres qu’elle va jouer, elle a fait appel à des figures de ce genre. A ses côtés, on retrouvera donc Antsaly à la batterie, Rado au clavier et Agapé à la guitare. Et Antsiva Andriamasimanana, dans le civil, portera une basse. Décidément, cet instrument plutôt configuré pour le genre masculin gagne de plus en plus la gente féminine. Depuis quelques années, les femmes qui jouent à la basse se multiplient, par rapport aux autres instruments.
Comme le confirme l’une des maîtres de ce lieu, plutôt cocon confortable et discret que cabaret usuel, Gina Rakotoralahy. « Notre terrasse vous attend dans un cadre chaleureux et tropical, tel un navire au-dessus de la ville ». Où la musique berce, aide à s’évader avec une vue imprenable sur le centre-ville. Un cadre qui correspond parfaitement au jazz et surtout à la musique suave, ouverte et particulièrement inventive de la jeune Antsiva. Cette dernière est une artiste ayant déjà fait ses preuves dans le milieu du jazz tananarivien. Habitué à travailler avec un quatuor féminin, dénommé Anaa Quatuor, elle se présente donc seule en tête d’affiche pour ce concert.
« Dans la famille d’Antsiva, la musique est une histoire de famille, où chanter, se partager le micro est naturel. En 2008, elle se fait remarquer au concert Vocodeur de l’Alliance française d’Andavamamba », annonce sa biographie. Grâce à cette entrée en matière réussie, les choses s’accélèrent pour la jazziste. Après avoir pris des leçons au niveau du Jazz club du Cercle Germano Malagasy, elle crée « avec ses sœurs et ses cousines » la formation Anaa Quatuor. Elle a sans doute ouvert une nouvelle fenêtre au jazz de l’époque. Le genre se féminise, quelques barrières tombent et le succès se retrouve au détour de quelques représentations.
Avec cette formation, Antsiva propose du jazz fusion. Polyphonique et accessible, le jazz d’Anaa Quatuor devient une référence. Au fil du temps, la bassiste « passionnée de gospel, devient chef de chœur de plusieurs groupes », selon toujours sa biographie. Elle est actuellement bassiste du jazz club de l’Aft – Walking Jazz. Ainsi, Antsiva n’a plus rien à prouver. Sauf son amour éternel pour la musique.
Maminirina Rado