Tout commence en 2009 lorsque, au CGM, Ranja Raveloson propose de créer un club où se côtoieront les jeunes musiciens désireux d’approfondir non seulement leurs techniques en musique, mais aussi leur amour pour le jazz. Avec Pépé Raveloson, qui servira alors de coach, elle fait appel à quelques têtes, les plus motivées. « L’idée est de créer une plateforme d’échange et de rencontre entre ces jeunes du jazz qui ont un potentiel énorme, et qui ne demandent qu’à s’épanouir » dit-elle. « Car trop peu d’organisateurs de festivals de jazz leur offrent une scène, alors qu’ils ont vraiment de quoi épater et égaler les plus grands ». Le jazz club ouvre alors ses portes à tous ceux qui aiment le jazz, peu importe leur niveau musical. « L’essentiel, c’est l’échange. On apprend de tout le monde ! » ajoute-t-elle. « D’ailleurs, si Pépé Raveloson apporte le coaching en musique, moi j’ai imposé l’aspect éducation dans ce club. Je veux montrer qu’en étant musicien, il n’est pas nécessaire de s’embrumer l’esprit. Que l’on peut être un bon musicien, en vivre si on est sérieux et persévérant ». Et la formule marche. En plus d’être des musiciens hors pairs, ces jeunes ont un comportement exemplaire. Parmi eux, quelques-uns ont participé au Nosy Be Jazz Festival. Présentation.
Josia Rakotondravohitra
Batteur engagé !
Josia est un musicien qui a baigné dans la musique évangélique depuis plusieurs années. Alors qu’il était bureaucrate, il rejoint le Tanà Gospel Choir pour en être le batteur, et avoue y avoir beaucoup appris. « Ce sont des grands de la musique locale, c’est comme une école de la vie ». Le temps passe et Josia décide de troquer son costume de bureaucrate contre l’habit de musicien. Il en fait une carrière professionnelle. « C’est un vrai challenge. Le succès pour moi n’est pas d’amasser des tonnes de billets, mais d’être heureux dans mes choix » soutient-il. Le batteur a de grandes visions, et c’est ce qui le motive dans cette aventure. « J’ai envie de changer la perception des gens sur les musiciens, et l’art en général. J’aimerais être une source d’inspiration pour les jeunes » dit-il. Parmi les membres fondateurs du Jazz club du CGM avec Andry Mika, Josia peut aujourd’hui être fier de son parcours. « On récolte ce que l’on sème ». La musique coule dans ses veines, et Josia continue à apprendre de tous ceux qu’il côtoie.
Andry Michaël Randriantseva
Multi-instrumentiste
Parmi les premiers bâtisseurs de ce jazz club du CGM, l’on compte dans les rangs Andry Michaël Randriantseva. Musicien multi-instrumentiste, Andry Mika a commencé à la guitare, avant de passer au piano, puis à l’orgue. « Et puisque je faisais de la guitare, j’ai aussi fait de la basse » raconte-t-il. « Mais je trouvais que cela ne suffisait pas. J’ai remarqué qu’il y a beaucoup de bassistes, de guitaristes, de claviéristes… mais personne ne joue du trombone. Pour des raisons purement marketing, j’ai alors décidé d’apprendre le trombone, et cela m’a ouvert des portes ». Et l’effort a payé. Andry Mika est vite repéré et intègre le groupe Jozéfinn Austral View en 2013, ce qui lui permet de voyager un peu partout en Afrique et à La Réunion. Ayant suivi des études en marketing et finance, Andry Mika utilise ses acquis au service de sa carrière musicale. Aujourd’hui, à part la jouer de la musique, il se tourne aussi vers l’événementiel. Et jusqu’à ce jour, tout lui sourit !
Njaka Rakotonirainy
Le bà-gasy à la sauce jazz
Membre du jazz club depuis ses premiers jours, Njaka Rakotonirainy est un pianiste hors pair. C’est à l’âge de 6 ans qu’il commence, grâce à son père, également claviériste à l’église. A 9 ans, il commence à lire le solfa, puis commence à apprendre à lire le solfège en suivant des cours classiques à 10 ans. « Mais je me suis plutôt ennuyé » dit-il. A 14 ans, il découvre le pianiste Georges Duck, et cela l’inspire à se tourner vers le jazz. « On est plus libre dans le jazz » souligne-t-il. Njaka persévère, cherche et trouve sa marque. Les plus grands noms du jazz font appel à lui, parmi eux Fanja Andriamanantena, Solo Andrianasolo… Il anime les pianos bars des grands hôtels et devient même professeur de musique au CGM et à l’EGM. Njaka Rakotonirainy, qui aurait pu être journaliste, a choisi la musique, et a bien fait. Sa passion pour le jazz et son doigté laissent sans voix !
Tonny Mahefa Andriambololona Razafiarison
Bassiste éclectique
Avec quelques dread locks qui commencent à se dessiner, des cheveux longs, un look qui ne passe pas inaperçu et un skateboard prêt à rouler partout, Tonny Mahefa aurait pu être un athlète de haut niveau d’un sport extrême. C’est sans compter son talent de musicien, car ce gaucher qui joue avec la main droite est un grand bassiste. « Quand j’étais petit, j’ai appris à jouer de la guitare, mais je n’ai pas aimé alors je suis passé à la basse » raconte-t-il. Il achète alors une guitare basse en 2009 et approfondit ses connaissances. Il joue d’abord du rock, du métal en 2011-2012. En 2013, il intègre le jazz club du CGM et fait des rencontres fructueuses avec d’autres musiciens tout aussi talentueux. En 2015, il participe au Tremplin Madajazzcar et remporte la première place avec Tower. Depuis, il officie aux côtés des plus prisés tels que Silo, Arison Vonjy…
Harris Mananjara
Entre études et musique
Tout jeune musicien, Harris Mananjara est un pianiste au charisme d’un sportif. Très peu loquace, il laisse son talent parler à sa place. Et il a raison. Ayant suivi des cours de piano dès son plus jeune âge, Harris Mananjara a approfondi le jazz en intégrant le jazz club du CGM. « Il y a les rencontres, les ateliers, les possibilités de jouer avec d’autres musiciens » dit-il dans un ton très simple, alors qu’on comprend bien là qu’il s’agit de jouer avec d’autres musiciens talentueux qui ont les mêmes techniques d’un niveau supérieur, tout comme lui. Harris reste humble, et ne fait pas dans le bling bling. « Je suis encore un étudiant, et je ne veux pas me lancer corps et âme dans une carrière musicale pour le moment » affirme-t-il. Harris Mananjara, peu importe son choix, est à l’aube d’une carrière jalonnée de succès.
Mampionona Rakotonarivo
Poune Quartet fait son chemin
Au jazz Club du CGM, il n’y a pas que des musiciens. Il y a aussi les chanteurs et chanteuses, qui partagent la même passion, et qui acquièrent tout comme les musiciens les techniques du jazz en chant. Parmi eux Mampionona Rakotonarivo, une chanteuse qui a depuis monté son propre groupe, Poune Quartet. C’est à l’âge de 9 ans que Mampionona a commencé à l’église, dans une chorale. Puis elle rejoint un orchestre, « ce qui m’a permis de m’ouvrir à beaucoup de styles musicaux ». Elle apprend alors le solfa, puis le solfège, en autodidacte, et intègre le jazz club du CGM en 2011. « Cela m’a redonné ce goût du jazz que j’avais déjà avant, car plusieurs des membres de ma famille font du jazz ». Elle participe aux 3 éditions du Jazz@tohatoha-bato, avant de créer sa propre formation où elle est accompagnée par Josia, Andry Mika, et Tonny.
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Lova « Bil » Rakotomalala
Batteur et entrepreneur
Lova Bil Rakotomalala est tombé dans la musique tout petit. Déjà à 9 ans, il commence à jouer et à accompagner son père. A l’âge de 15 ans, il commence des études en son, et monte son propre studio d’enregistrement à 23 ans. Bil Studio Records voit alors le jour. Batteur passionné, intègre le jazz club du CGM en 2013 qui lui donne l’occasion de jouer devant le grand public. Il se produit alors avec d’autres grandes pointures du jazz, autant malgaches qu’étrangers, à Tanà comme à Toamasina ou à Antsirabe, et accompagne des artistes connus comme Nonoh ou encore Zopanague.
576 signes – 2 modules
DOSSIER REALISE PAR ANJARA RASOANAIVO