
Jean Claude Ramandimbiarison, Professeur de Sociologie politique nous livre ses impressions. « Ecce Homo, enfin un Président de la République élu ! Bien ou mal élu, la question n’est plus là. Après l’une des plus longues transitions de leur histoire, les Malgaches aspirent à un bonheur. Et ce bonheur peut être perçu comme une force sociale, ce qui veut dire que le bonheur individuel n’a de dignité que s’il est obtenu dans le cadre d’un bonheur collectif.
On a souvent relevé que le chef est responsable des disettes, des sécheresses, des intempéries naturelles qui peuvent survenir. Mais il semblerait qu’une telle pensée magique survive à travers les âges et que, même temporairement, l’on impute à ceux qui nous gouvernent des faits ou méfaits auxquels ils ne peuvent rien (voir ce dernier « attentat »).
L’espace est une niche, un abri, et la chefferie a pour rôle d’en assurer le bon fonctionnement. De quelque nom qu’il se pare, le tenant du pouvoir cristallise l’énergie interne de la communauté, il mobilise la force imaginale qui la constitue en tant que telle, et assure un bon équilibre entre celle-ci et le milieu environnant, tant social que naturel. Et qu’il ne se trompe surtout pas d’ennemi ! Les citoyens malgaches comptent sur la sagesse du nouveau Président pour le bon choix de ses collaborateurs et s’attendent à ne pas être déçus de la décision de leur Président, de ne plus retenir les personnes qui ont fait preuve d’une réelle incompétence. Pour terminer, un mot de Talleyrand, grand connaisseur de la chose politique : « Il n’y a point d’empire qui ne fût fondé sur le merveilleux ».
Recueillis par Z.R