
Français de Madagascar : La communauté française dans la Grande île est forte d’environ 25 000 personnes dont près de 20 000 sont immatriculées au Consulat général. Elle est représentée par cinq Conseillers consulaires. Nous avons rencontré Jean Daniel Chaoui, Conseiller consulaire réélu en mai dernier. Jean Daniel Chaoui siège aussi à l’Assemblée des Français de l’Etranger.
Midi: vous avez été réélu en mai dernier comme représentant de la communauté française de la Grande île. Quel est votre rôle ?
Le mandat de Conseiller consulaire est d’une durée de 6 ans, pour représenter nos compatriotes résidant à Madagascar auprès des autorités françaises. Ces autorités sont essentiellement le dispositif consulaire et l’Ambassade de France.
Midi:Concrètement, quelle est votre utilité pour les Français de la Grande Ile ?
C’est d’abord d’offrir un lieu d’écoute et de conseils, une possibilité de recours et d’intervention, lorsqu’une difficulté importante surgit dans leur vie quotidienne, dans tous les domaines. C’est ensuite d’apporter un soutien administratif par exemple concernant les transcriptions d’actes d’Etat civil qui s’éternisent, les situations d’usurpation d’identité très complexes à résoudre, les demandes de bourses scolaires pour la préparation des dossiers, les inscriptions dans un établissement scolaire, les demandes de visas pour visite de famille française ou pour conjoint de Français, un décès, un problème judiciaire, un dossier de demande de nationalité française … Je reçois, chaque semaine, plus d’une vingtaine de familles qui viennent consulter les services de Français du Monde-Madagascar. Cet appui administratif est très sollicité et nous sommes trois personnes mobilisées pour traiter et suivre les dossiers.
Midi : Et vis-à-vis des autorités françaises ?
Nous participons aux commissions qui sont appelées « Conseils consulaires » et qui sont organisées sur tous les sujets intéressant la communauté française : bourses et scolarité, aide sociale et formation professionnelle, santé et accès aux soins, sécurité et environnement judiciaire… Nous avons aussi la possibilité de participer aux conseils d’établissement de l’ensemble du réseau des collèges et lycées Français et nous sommes consultés par les responsables du ministère des Affaires Etrangères qui se déplacent à Madagascar.
Midi : Dans le domaine économique, quel est votre rôle ?
Personnellement, je m’intéresse à l’activité des entreprises françaises implantées dans la Grande île. Je suis régulièrement le programme de la CCIFM (Chambre de Commerce et de l’Industrie Franco-Malgache) et je visite, chaque semaine, des responsables d’entreprises sur leur lieu de travail. Ce point a été encouragé par le ministre des Affaires Etrangères Français, Laurent Fabius, en parlant de « diplomatie économique ». Sans être impliqué dans le dispositif, j’essaie d’apporter ma « pierre à l’édifice ».
Midi : Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre mandat ?
C’est un mandat consultatif. Nous donnons des avis et des recommandations qui n’ont pas de dimension exécutive. Cela entraîne parfois des situations conflictuelles avec l’administration consulaire. La seconde faiblesse du mandat est l’insuffisance des moyens mis à disposition des Conseillers. L’indemnité ne nous permet pas d’envisager une activité élargie à l’ensemble de la Grande Ile. Madagascar est grand.
Midi : Mais vous travaillez avec une association qui a une dimension nationale à Madagascar ?
Heureusement, nous avons développé un réseau efficace présent dans toutes les villes de province. Français du Monde-Madagascar est une association reconnue d’utilité publique dont le siège est à Ampandrianomby. Nous y avons des bureaux ouverts tous les jours et un service de trois personnes pour traiter les dossiers. Le siège est en liaison avec les différents représentants dans toute la Grande Ile. Nous sommes deux Conseillers consulaires élus de Français du Monde-Madagascar. Annick Raharimanana est en effet Conseillère consulaire résidente à Majunga. Nous avons aussi des relais à Paris avec nos sénateurs, Richard Yung et Claudine Lepage en particulier, qui viennent régulièrement dans la Grande Ile. Leur aide est importante dans la résolution de certaines situations. Nous attendons la visite prochaine de la sénatrice Hélène Conway, qui fut ministre des Français de l’Etranger il y a peu de temps. C’est donc un dispositif « vertical » complet, gage d’efficacité. Pour tout renseignement, tél 22 597 96 et 032 40 283 36.
Midi : Vous siégez aussi à l’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE). Quel est le rôle de cet organisme ?
L’AFE a un rôle législatif. Elle émet des avis et des recommandations au gouvernement français. C’est une force de proposition. Elle rassemble 90 élus deux fois par an à Paris. Je siège dans la commission des lois, du règlement et des affaires consulaires. Ce travail est complémentaire à mon action sur le terrain.
Midi : Une dernière information pour conclure ?
Oui, nous attendons la visite du Sénateur Richard Yung du 11 au 18 janvier 2015. Je l’accompagnerai à Majunga et nous tiendrons l’Assemblée générale annuelle de Français du Monde-Madagascar en sa présence. Mais je développerai le programme de cette visite en janvier. Pour l’heure, permettez-moi de souhaiter à la communauté française dans la Grande Ile mais aussi à toute la population amie de Madagascar, de très bonnes fêtes de fin d’année.
Recueillis par Midi