Après une véritable saga riche en rebondissements, le Premier ministre « démissionné » et son successeur désigné, vont procéder ce matin à la passation au palais de Mahazoarivo.
Jean Ravelonarivo a été « démissionné » pour ne pas dire limogé car il aurait fallu pour cela le justifier. Il était plus facile quoique moins honnête, d’invoquer un acte de démission inexistant que de prouver l’existence de « faute grave ou de défaillance manifeste » de la part du Premier ministre sortant. Lequel s’est inscrit en faux vendredi contre sa lettre de démission, avant d’accepter finalement de démissionner dimanche à travers un acte forcément antidaté.
Actes vexatoires. En fait, le limogeage de « Jean » comme l’appelle ses proches, a été préparé à l’avance, c’est-à-dire prémédité. Ceux et celles qui voulaient sa tête ont orchestré une campagne de dénigrement et multiplié les actes vexatoires à son endroit. Pour ne citer que son absence sur la liste des participants officiels au Dialogue Politique à Fort-Dauphin. Le surlendemain à Farafangana, une dizaine de ministres ont boycotté le chef du gouvernement qui était de plus en plus isolé au sein de l’Exécutif. Ses adversaires étaient allés jusqu’à véhiculer insidieusement que le ministre de l’Intérieur aurait été empoisonné au cours d’une réception organisée par la Primature qui était pourtant fictive comme la future lettre de démission.
Depuis 2 mois. Toujours est-il que Mahafaly Solonandrasana Olivier a été bel et bien évacué à La Réunion. Celui qui allait être son prédécesseur de confier à l’époque que le ministre de l’Intérieur a des problèmes d’estomac et de rein. « Il a fait une dialyse lors de son séjour à l’HJRA », selon Jean Ravelonarivo. Il avait pu le voir sur son lit d’hôpital, malgré les rumeurs véhiculant le contraire qui ont été démenties notamment par le directeur de l’établissement et non moins conseiller du PM. Et qui a été limogé depuis. Ceci expliquant peut-être cela, comme bon nombre d’analystes étaient aussi tentés de le penser, après avoir appris que le successeur du PM sortant n’est autre que son ministre de l’Intérieur dont le nom a circulé depuis 2 mois en haut lieu. Les autres Premiers ministrables ont juste fait de la figuration car les dés étaient pipés à l’avance.
Bulletin de santé. On n’attendait plus que le retour au pays au début de ce mois du pressenti PM, après un séjour de 3 semaines à l’île sœur où il a probablement reçu des soins intensifs afin de le remettre en forme au plus vite. C’est dire que le limogeage ou la démission forcée (c’est selon) de Jean Ravelonarivo serait intervenu plus tôt si son remplaçant n’avait pas de problèmes de santé. Reste à savoir s’il est apte physiquement à assumer pleinement les fonctions de Premier ministre. En tout cas, il ne pourra plus demander de quitter avant l’heure les conseils (de gouvernement et de ministres) tel que c’était quelque fois le cas du temps où il était encore ministre de l’Intérieur. Par souci de transparence et pour couper court aux rumeurs, le nouveau chef du gouvernement a intérêt à rendre public son bulletin de santé. Il gagnerait aussi à être secondé par un voire deux vice-PM.
R.O
