
Parlons économie. Nous ne sommes pas sans savoir que Madagascar ne brille pas dans les différents classements mondiaux en matière de développement, de respect des droits humains et de l’Etat de droit, de sécurité, de nutrition, etc. La liste est loin d’être exhaustive. Mais ce n’est pas tout. Le pays connait, depuis toujours, une torpeur économique indénouable ; responsable, en partie, de cette extrême pauvreté voire de cette misère nonobstant, paradoxalement, les richesses de l’île. Basta ! Le mouvement « Jery Lavitra ho an’i Madagasikara » (JLM), créé en juillet 2017 par Rado Ratobisaona – coordonnateur du Crem (Cercle de Réflexion des Economistes de Madagascar) veut mettre un terme non seulement à ce marasme économique mais aussi et surtout « aux pressions des impérialistes et oligarques » ainsi qu’à « l’incompétence de la classe politique ». A ce titre, le mouvement JLM met en exergue l’équité et la justice sociale en investissant sur le capital humain. Le principal objectif, d’après les explications que nous avons reçues, étant « une meilleure allocation, une redistribution et des créations de ressources à Madagascar ».
Destruction créatrice. Le mouvement veut surtout rompre avec les mauvaises pratiques du quotidien qui achoppent au développement. C’est la raison pour laquelle il soutient le paradigme de « la destruction créatrice », pour « un Madagascar fort ». Mais comment y procéder ? Le 9 juillet dernier à Ambatofotsy, les membres du JLM se sont retrouvés pour fixer les valeurs, les missions ainsi que les perspectives du mouvement. Au préalable, il a été décidé qu’il fera partie du monde politique malgache. Pour ce faire, il procèdera, « dans les plus brefs délais », à la transformation du mouvement en parti politique. La prochaine étape, qui se joue sur le long terme, consistera en l’éducation et la sensibilisation des citoyens tout en « vulgarisant » le projet de société dont le mouvement JLM se dote d’ores et déjà. Tout cela, dans une perspective électorale.
Aina Bovel