Pour des joueurs d’échecs, « la déchéance est une épée de Damoclès suspendue sur la tête du président de la République Hery Rajaonarimampianina. L’Assemblée nationale est celle qui a placé l’épée au-dessus de sa tête. Cette dernière ne souhaite qu’une chose, que la Haute Cour Constitutionnelle fasse tomber l’épée. A la seconde où la déchéance est prononcée, affirment-ils le président de la République perd tous ses pouvoirs. Il redevient un simple citoyen ». La suite est donc encore plein de suspense. Qui de ceux qui veulent le pouvoir arrivera le premier ? Même si tout est clair dans la Constitution, les articles sont toujours susceptibles d’interprétation. Le président du Sénat à qui devrait revenir le pouvoir n’existe pas encore. La gestion collégiale du gouvernement est une option mais des députés la contestent pour remettre le pouvoir au parlement, en l’occurrence le président de l’Assemblée en l’absence du président du Sénat.
Jeux d’échecs
Dans la logique des échéphiles, la déchéance du président de la République ouvre la porte à la grande aventure. Ceux qui auront la chance d’accéder promettront certainement d’organiser les nouvelles élections présidentielles dans les soixante jours prévus par la Constitution pour rassurer la population. Le public sera encore le dindon de la farce parce qu’il ne sera pas possible dans les conditions actuelles, sécuritaires, matérielles et financières, de pouvoir respecter ce délai. Mais dans la situation débile dans laquelle les politiciens s’entredéchirent pour espérer en tirer profit, la meilleure solution suggérée par ces joueurs d’échecs au président de la République est de dissoudre l’Assemblée nationale en contrepartie de la requête en déchéance. Chaque institution marquera ainsi un point dans la guerre qu’elles se font. Jusqu’à présent pour eux, c’est le président de la République qui est en retard. Il risque de tout perdre sans avoir marqué de point si la déchéance survient avant qu’il ne dissolve l’Assemblée. Il est certain que les bailleurs de fonds ne cautionneront jamais une guerre des institutions qui signifie à leurs yeux l’instabilité. Ils appellent à raison au dialogue des institutions en conflit. Mais en pratique, cela n’enlève pas la menace qui pèse sur le président de la République. Du jour au lendemain par la volonté de la HCC, ses pouvoirs peuvent disparaître. Aussi les échéphiles conseillent de ne pas perdre de temps et d’agir vite en prenant les mesures qui conviennent à la situation en considération de l’intérêt de la nation. La bataille politique actuelle ressemble à un jeu d’échecs où les députés ont porté un coup très fort en vue d’un « échec et mat ». A l’adversaire de répondre avec un coup aussi fort pour éteindre la grave menace, sinon l’épée de Damoclès peut tomber avec l’annonce de la fin de la partie.
Zo Rakotoseheno